UN MUR D’ARGYLE

18 mars —
10 avril 2016

UN MUR D’ARGYLE

Exposition
18 mars — 10 avril 2016

> Guillaume Constantin <

Né en 1974 à Tours
Vit et travaille à Paris.

Le travail de Guillaume Constantin, se construit à partir d’analogies et d’anachronismes. Que ce soit dans les choix de matériaux (souvent semi-transformés), de types de formats, dans les sources utilisées ou bien les prélèvements et les déplacements qu’il propose, se pose la question de la matérialité et de la temporalité de l’objet qui renvoie inévitablement à celle de l’œuvre d’art et de ses dérivés quotidiens.
Se déploient ainsi des oeuvres à la géométrie ambiguë qui ricochent les unes sur les autres en devenant tour à tour un jeu sur le médium, le support, un hommage, un détournement, une réappropriation.

On a pu voir son travail dans de nombreuses expositions collectives, foires internationales, Frac et centres d’art. En 2014, ses différents projets personnels l’ont emmené au Mac/Val, au CRAC à Sète, au Cryptoportique de Reims à l’invitation du Frac Champagne-Ardenne, dans l’arthothèque de la Biennale de Belleville, aux foires Istanbul Art international, OFF(icielle) à Paris et ARTPARIS au Grand Palais.
Chargé des arts visuels aux Instants Chavirés, lieu basé à Montreuil dédié aux musiques expérimentales, aux arts visuels et sonores (www.instantschavires.com), il a aussi réalisé le commissariat de l’exposition des diplômés de l’École Supérieure d’Art de Clermont-Ferrand en juin 2014.

> www.guillaumeconstantin <

SUR LE MUR D’ARGYLE DE GUILLAUME CONSTANTIN

Fabriquer un mur d’Argyle. Voici comment Guillaume Constantin m’a présenté son projet pour l’ancienne usine des Ateliers Vortex, tout en précisant : « Argyle avec un ‘Y’, le pattern avec des losanges ». Surpiquer l’espace pour qu’ainsi rehaussé, chacune de ses œuvres se loge dans les entretoises et crée l’illusion de profondeur propre à ce motif. La structure induit une réversibilité où le verso complète le recto. « Et vice-versa » m’a-t-il dit.
La Carte de tendre qu’il a reproduite en découpant les lettres en creux à la machine laser ne pourrait-elle me guider ? Ou peut-être, son opposée, celle du Royaume de Coquetterie ? Non pas selon un parcours topographique mais bien dans une promenade imaginaire, puisque toutes deux sont devenues des constellations de mots flottants sur une page blanche. La fragilité fantomatique sert alors de fil conducteur.
Je pense aux Everyday Ghosts, ses images issues du Tumblr intitulé Retroactivepictures. Sortes d’apparitions comme le sont là aussi à leur manière ses Lithophanies sur plastique imprimé en 3D où je devine, sur l’une d’entre elle grâce à la transparence, un homme regardant par une longue vue un ailleurs invisible ; peut-être ce vers quoi ouvrent potentiellement les portes-tunnels imprimés de ses Paillassons readymade ? Et surtout comme l’est sa réplique de son Human Pelvis Bone, impression en 3D d’un fragment de bassin appartenant aux collections d’un musée d’art et d’histoire de la ville de Lincoln en Angleterre.
La reproduction de cet os à partir duquel tient tout le squelette touche ce quelque chose du passé que Guillaume Constantin fait réapparaître et exister dans le présent.

— Stéphanie Jamet, Janvier 2016.


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Photographies: © Cécilia Philippe, 2016

RETOURNER LE REGARD

12 — 28
juin 2015

RETOURNER LE REGARD

Exposition
12 — 28 juin 2015

> Jérémy Liron <

Né en 1980,
vit et travaille à Lyon.

Jérémy Liron diplômé des beaux-arts de Paris en 2005 mène une carrière d’artiste et d’écrivain. Il est l’auteur d’estampes éditées par l’Urdla1 et a publié des fictions et des essais.

À travers sa peinture, Jérémy Liron évoque des perspectives et des fragments architecturaux. H.L.M., villas, paysages périurbains… il va à la rencontre de la mémoire visuelle de l’observateur, sur les traces d’architectures désertées, confinant parfois à l’abstraction. Les titres de ses expositions sont évocateurs: Immerssion, Hypnagogies, L’inquiétude, Tracés, Hôtel de la mer…

> www.jérémyliron.com <

Les choses parfois quand on les regarde semblent se dresser dans leur être de toute leur présence. Et dans cet affrontement de la vue et du visible, l’angle du mur, la barrière et la haie, l’immeuble dans leur banalité soudain déjouée font l’effet de nous retourner un regard. Trouble semblable à celui que l’on connaît au contact de certaines images, de certains objets: cela nous regarde. Mais dans un second mouvement, cette insistance muette et cette évidence opaque alors font l’effet de retourner comme un gant le regard sur lui-même. Regard qui s’affirme alors comme pensée en acte. Il n’y a rien à dire de plus, la langue tombe: l’image pense. L’exposition présentera quelques fragments ou échos ou rémanences issues de dérives dans la ville. Je me suis arrêté souvent aux surfaces, aux textures, aux rythmes visuels surtout que font résonner les façades d’immeubles, les grilles, les barrières, quelques sculptures publiques. J’ai été retenu par des arrangements de volumes, de masses, murets, murs, détails d’architectures, sculptures urbaines involontaires si l’on veut qui dialoguent avec de véritables sculptures, des sculptures de sculpteurs si je puis dire, glanées ça et là dans la ville. Des formes qui se prêtent au toucher du regard.

— Jérémy Liron


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Photographies: © Cécilia Philippe, 2015

LARMES DE LYCURGUE

18 septembre —
4 octobre 2015

LARMES DE LYCURGUE

Exposition
18 septembre — 4 octobre 2015

> Ivana Adaime Makac <

Née en 1978,
vit et travaille à Paris.

Ivana Adaime Makac commence par étudier l’histoire de l’art et la photographie en Argentine. En 2006 elle obtient son DNSEP à l’École supérieure d’art et céramique de Tarbes (Esa Pyrénées) et un Master 2 de recherche en Arts plastiques à l’Université Paris 1 Sorbonne en 2010.

L’artiste place son art entre la sculpture, la biologie, l’art floral et questionne ainsi le vivant. L’inachèvement de la forme, les cycles, l’observation, la mise en scène, l’expérience, le vivant mobilisent et articulent sa pratique. Naturel-artificiel, intérieur-extérieur, kitsch-minimal sont des notions qu’elle explore, non pas comme des dichotomies d’opposition, mais comme des catégories coexistantes et superposables, aux frontières ambiguës et perméables.

> www.ivanaadaimemakac.fr <

Quelle étrange folie s’empara de Lycurgue, roi des Édoniens, lorsqu’il affronta Dionysos! Le dieu de l’ivresse voulut envahir la Thrace pour y faire connaître le vin, et Lycurgue s’interposa: il combattit jusqu’à ce que Rhéa, déesse de la Terre, le propulse dans la démence, et lui fasse prendre absurdement son propre fils Dryas pour un pied de vigne. Lycurgue le massacra, puis fut désarmé et revint brutalement à la lucidité. On raconte que le roi pleura toutes les larmes de son corps avant de mourir, et que de ses larmes poussèrent des choux.

Que signifie Ivana Adaime Makac en faisant allusion à ce mythe méconnu? Elle est sans doute moins fascinée par la fureur qui s’en dégage que par le mélange des règnes biologiques qu’il décrit: ici le fils est pris pour un arbrisseau, et les larmes du père mutent en légumes. L’histoire de Lycurgue contient ainsi l’idée de la réincarnation: chez l’artiste, la question du cycle temporel (observé, modifié, inversé) et de son impact parfois cruel sur les corps revient comme un leitmotiv. À travers ce récit, Ivana Adaime Makac affiche d’emblée son penchant naturel à mixer les références en histoire — de la mythologie, de l’art ou de la science — et à y introduire de la matière vivante.

C’est donc le chou qu’elle choisit pour cette exposition, et plus particulièrement le chou de Milan, légume domestiqué à la fois pommé et frisé, dont la tige atrophiée permet aux feuilles de s’imbriquer étroitement. L’artiste adopte presque une démarche naturaliste: elle dissèque le légume, en étudie les qualités formelles, expérimente ses différents états. L’exposition peut ainsi se lire comme un laboratoire où, plutôt que le protocole rationnel, l’intuition prévaut, doublée d’un émerveillement fondamental devant l’expressivité biologique, ce que le zoologue Adolf Portmann nomme le «spectacle des formes vivantes», «leur richesse morphologique».

Engagée dans une relation très physique avec son matériau, Ivana Adaime Makac découpe, triture, étale: le chou apparaît séché ou frais, travaillé avec des vernis ou glycériné. Il est enfilé, comme des perles, sur de longs fils traversant l’espace, sortes de liane pointue ou plus étoffée qui, par analogie formelle, rappellent l’araucaria, cet arbre millénaire que la langue populaire surnomma désespoir des singes. Il est aussi tendu comme une peau reptilienne sur toute une variété de supports: un livre sur lequel il vient se poser comme une mue, transformant l’objet en sculpture (Dermoesqueleto); un grand socle aux allures de monolithe minimal, que cet habit végétal fait presque basculer dans l’opulence décorative; un Perchoir pour courges et choux farcis, une Structure épineuse à la courge, mais aussi un ensemble de bibelots…L’artiste installe un univers foisonnant, meublé de formes domestiques rendues étranges par ce processus contagieux de recouvrement, extrêmement attirant pour l’œil. Car le chou ainsi traité devient le générateur d’un infini nuancier de temporalités: vert tilleul, vert olive, vert malachite ou kaki, mais aussi vanille et sépia, safran et jaune de Naples, autant de nuances chromatiques qui sont des marqueurs de temps, et expriment la nature performative de cette exposition. Techniquement, l’artiste joue aux apprentis sorciers, accélère ou suspend le vieillissement de son matériau vivant, le maquille aussi. Cela vaut pour l’installation murale Têtes de choux, galerie de portraits frais ou avancés, qui revient à la source étymologique du mot [1]. Cela concerne également la relecture de l’œuvre de Giovanni Anselmo, Senzo titolo (Struttura che mangia, 1968) dans laquelle une laitue fraîche maintient en équilibre deux parallélépipèdes de différents volumes en granit poli.

Ivana Adaime Makac allège la minéralité de la sculpture originale en la couvrant de flocons et paillettes chlorophylle. Elle en profite aussi pour désamorcer la tension fragile présente dans l’œuvre d’Anselmo en utilisant non pas une salade fraîche, mais une salade conservée à la glycérine, méthode employée dans la décoration florale pour figer le temps. Réévaluant très différemment le rapport de la nature à la culture, la pièce renvoie à notre philosophie du prolongement, de l’artificialité — un certain esprit Botox: cette salade glycérinée a certes perdu toute son eau et ressemble à une flétrissure gommeuse en voie de putréfaction, mais elle a conquis l’éternité.

Les memento mori le montrent: les artistes ne cessent de vouloir capter le temps et la mort, et cette exposition en est le témoignage concret. On y croise des larmes, des natures mortes, des réductions de têtes — et même un mûrier pleureur: l’aspect pleureur du mûrier est le résultat d’une greffe, et n’existe pas naturellement. Ivana Adaime Makac présente ici un greffon qui n’a pas survécu, et qu’elle customise d’un fourreau de chou frais, au statut duel. Cette gangue symbolise une hybridation revitalisante, en même temps qu’elle insiste sur le processus de domestication du végétal, contraint par l’homme qui lui impulse de nouvelles formes. Accessoirement, en adepte du cycle et du recyclage, l’artiste reprend des éléments présents antérieurement dans ses recherches [2], qui viennent par touche hanter les nouvelles productions. Sous-jacente, se manifeste l’idée de ré-accommoder les matériaux de l’œuvre, de leur donner un nouveau sens, une nouvelle vie, sans relâche.

Autre installation évolutive, qui vieillira au fil de l’exposition: Parodia, une sorte de totem-ikebana aux accents kitsch. Placée au centre de l’espace, la sculpture combine une composition florale sophistiquée montée sur un imposant socle vert forêt. Ce dernier est couvert de paillettes administratives, revêtement mural un peu ringard, très en vogue dans les années 1980, qu’Ivana Adaime Makac propage comme une substance contaminante à la charge ambiguë, tant la matière totalement artificielle est revisitée ici de façon singulière, à forte connotation organique, tel un lichen proliférant. Lorsque l’on s’en rapproche, Parodia arbore des signes de dévoration étranges: mimant l’insecte nuisible, l’artiste a poinçonné les feuilles des plantes ornementales avec un emporte-pièce [3] et laissé au sol les reliefs de ce festin fictif, tels des confettis — une dé-composition qui moque les désirs d’ordre, de domestication et de contrôle propres à l’art floral.

Présence discrète et un brin menaçante, une autre parodie culmine en hauteur dans l’espace: intitulée Ligne d’épines, l’installation se compose d’une étagère murale qui supporte des fragments de bouteilles brisées en multiples tessons. Dans un doublemouvement, ce geste sculptural brutal — qui revisite une stratégie courante de protection du territoire — magnifie le hérissement défensif en même temps qu’il en ruine l’impact agressif, puisqu’en l’occurrence, ici l’art n’a rien à défendre. Ainsi décontextualisés, ces tessons deviennent des sortes d’épines décoratives, paysage luxuriant de verre au relief accidenté qui abrite ça et là des boutures de begonia coccinea [4], qui vont naturellement raciner le temps de cette exposition organique. Hostile pour l’homme, la barrière de tessons peut devenir un biotope accueillant pour les plantes d’intérieur: en filigrane, Ivana Adaime Makac rappelle ici les recherches de Jakob von Uexküll et son concept d’Umwelt, selon lequel notre environnement est avant tout un monde propre à chaque espèce, et qu’un même élément peut être porteur de significations très diverses en fonction de l’être vivant qui s’en empare. Une pensée qui pourrait facilement s’appliquer à l’art, à son approche subjective, à sa polysémie.

Arrimer souplement l’art et les sciences, frotter avec sensualité la nature à l’artifice, et relire à sa manière enjouée certains épisodes de l’histoire de l’art: telle serait la marque de fabrique d’Ivana Adaime Makac. Cette exposition, comme un organisme qui se développerait en interaction avec son environnement, confirme son talent à déployer les différentes facettes plastiques d’un même propos conceptuel. Toutefois, en comparaison des propositions précédentes de l’art l’artiste, Larmes de Lycurgue opère un tournant plus expérimental et sentimental dans le processus de création artistique — une sorte de lâcher prise, à la fois ludique et lacrymal, ébloui par l’écoulement du temps et les talents transformistes du vivant.

— Eva Prouteau

[1]
Le chou, en argot parisien, c’est aussi la tête, ce qui est logique puisque le cabus, le chou pommé, se disait capu ou chou-tête et viendrait de
caput, la tête en latin.

[2]
L’artiste a réalisé tout un travail autour du ver à soie et du mûrier dans l’installation Rééducation (depuis 2009).

[3]
De près, on distingue des poinçons différents, en forme de cercle, de feuille, de profil d’herbe, d’arbre, de puzzle…

[4]
Tout simplement quelques boutures des plantes que l’artiste fait pousser dans son appartement.


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Photographies: © Cécilia Philippe, 2015

LES DÉPOSSÉDÉS

27 mars —
9 avril 2015

LES DÉPOSSÉDÉS

Exposition
27 mars — 9 avril 2015

> Nicolas Boone <

Né en 1978,
vit et travaille à Paris.

Diplômé des beaux-arts de Paris en 2001, Nicolas Boone est vidéaste; de ceux qui transforment l’image en poésie névrosée et surréaliste. Ces vidéos explorent un monde où la mort serait un lointain souvenir, dans un parfum d’apocalypse post-société de l’information.

L’artiste, présent dans de nombreux festivals vidéos à l’international (films et court métrages) a fait l’objet de nombreux prix en 2014 et encore récemment avec le prix CNAP à la suite de son exposition aux Ateliers Vortex (Prix remis à un réalisateur français ou étranger pour un film de la Compétition Française et de la Compétition Premier film).

> www.nicolasboone.net <

Nicolas Boone est de ceux qui réinventent le monde en images. Et son monde à lui est très particulier.

Sorte de paysage embarqué ici de corps désorientés, là de cerveaux dépossédés ou ailleurs de géographies irritées. Tout se passe comme si rien ne s’était déroulé, comme si nous rejouions la boucle, mais quelle boucle? Ici tout est simple, une seule et même matrice pour tous, celle d’un constat, celui de la catastrophe de l’uniformisation de nos esprits et vos corps en cette machine puissante de l’internet qui annihile chacune de nos marches et l’ensemble de vos membres.

L’interface se déploie en une sorte de rhizome qui nous rappelle à nos empreintes digitales, à nos amours de silicium, à mille écrans, mille visages, mille et une connexions. Et ailleurs, juste aux abords de ces appels silencieux et de ces gestes inversés, se livre un paysage supplémentaire, sorte de hors-champ libre et dénudé.

Que s’y déroule t-il? Que s’est-il passé? Qui y habite? Qui est-il?

Évidemment, nous ne l’apprendrons jamais, car les 4 chapitres des «
Dépossédés se partagent cette zone aux allures spectrales, et ceci en toute discrétion, sous notre surface pré-programmée à présent devenue lisse. Nous ne pouvons qu’imaginer une suite de 0 et de 1 détruire nos fichiers résiduels, inverser le ressac de nos flux, supprimer la blessure la plus rapprochée du soleil. Des mathématiques sans chiffre, nous dit-il.

Chapitre 4

Pattern
Nicolas Boone
Vidéo
6min 46s
Images Marianne Tardieu et Ernesto Giolitti
Prises de vues Steadicam John Morrison
2012

Il parle de corps nus, de corps désorientés, de ceux qui ne sont plus que des fantômes. Je vois une femme qui embrasse un homme mais je me trompe, elle l’aspire, elle suce sa substance, elle suce ses mots, ses pages et désirs. Puis, elle le quitte. Je vois des hommes qui dansent et d’autres qui relancent quelques corps éteints. Et puis, il y a ces deux corps allongés que les femmes continuent d’aspirer. Tout semble très calculé. Il fait froid dans cette cave biologique version boîte de nuit. Je regarde les écrans connectés, les femmes transférées, j’écoute cette suite bio-mécanique musicale et j’ai peur. Peur que le soleil reste immobile, peur de me faire séquencer ainsi, gazer, éjecter de ce paysage unifié qui est le mien. Cette plage similaire sur laquelle je demeure étendue là des nuits entières à contempler mon double gémellaire. Un monde sans soleil.

Chapitre 2

Nicolas Boone
La fin de la mort
Vidéo
13min 45s
Scénario Jean Paul Jody et Nicolas Boone
Images Marianne Tardieu et Ernesto Giolitti
2012

Il dit que nous sommes devenus immortels. Après 9 minutes et 59 secondes de paroles programmées, l’homme noir vacille, il le sent, ses yeux se transforment en billes blanches. Son corps s’envoûte sous le silence des mots aspirés. Il dit de nos consciences qu’elles sont dépouillées, puis téléchargées. L’homme noir vacillera une seconde fois à 12 minutes et 17 secondes. Il dit qu’elles sont déjà dans nos corps, sous la peau et en tout ce qui nous entoure. Il dit que tout est falsifié, les océans aussi, les paysages des murs de briques, les champs de haricots, les ruelles de sable rouge, les caves boîtes de nuits, les rivages, les paysages. L’homme noir est un prédicateur.

— Agnès de Cayeux


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Photographies: © Cécilia Philippe, 2015

LES HORTENSIAS SE DÉCIDENT POUR LE BLEU

10 — 26
octobre 2014

LES HORTENSIAS SE DÉCIDENT
POUR LE BLEU

Exposition
10 — 26 Octobre 2014

> Cécile Maulini <

Née en 1977,
vit et travaille à Dijon.

Les peintures réalisées par Cécile Maulini (diplômée en 2002 de l’École Nationale Supérieure d’Arts de Bourges) se composent souvent de la naissance inopinée d’une image dans une forme, d’un découpage comme mode d’accès à un monde imaginaire. Cécile Maulini prélève et réactive des motifs de différents univers: papiers peints, tissus, vieilles cartes postales, et peintures anciennes telles que des compositions florales du XVIIe. Elle conçoit sa peinture comme un collage en découpant, réorganisant, assemblant ces motifs. C’est ensuite que la couleur intervient. Le chevalier et la fleur sont des figures récurrentes dans ses peintures. Il se créé entre l’image du chevalier et celle de la fleur une étrange histoire rythmée par les chevauchées.


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Photographies: © Cécilia Philippe, 2014

DIGRÂCE 2

6 — 20
septembre 2014

DISGRÂCE 2
UN ÉLOGE DES ÉQUILIBRES

Exposition
6 — 20 Septembre 2014

> Pierre Beloüin & P. Nicolas Ledoux <
> Hugo Capron <
> Franck Charlet <
> Pierre Dumonthier <
> Sammy Engramer <
> Lydie Jean-Dit-Pannel <
> Frédéric Lecomte <
> Éric Levieux <
> Miller Levy <
> Ingrid Luche <
> Agnès Rosse <
> Émilie Saccoccio <

Depuis deux ans, la Revue Laura et Les Ateliers Vortex ont mis en place un partenariat qui permet de réaliser des expositions en simultané dans différents lieux et de tisser un réseau national avec d’autres structures partenaires comme la galerie Metaxu de Toulon, Le Générateur à Gentilly… Cette exposition est le deuxième volet présenté aux Ateliers Vortex.

Disgrâce aux Ateliers Vortex est encore une expérience de l’ombre. Elle possède des caractéristiques propres: c’est un crépuscule de la présence. Présence tout d’abord dissimulée, opacifiée, séparée par le rideau d’Ingrid Luche. Elle propose un élément de scénographie dans l’espace des Ateliers pour tromper le regard en fermant une partie de la perspective. Pierre Dumonthier peint des drapés issus des tableaux classiques français. À l’aérographe, il reproduit en rendant fantomatique ce qui sert le volume et l’espace chez Fragonard par exemple. L’aspect Pop et Kitch nous entraine dans la sensibilité de l’évanescent customisé. Entre carrosserie gros cubes et affiches de graphistes 70-80’s façon Guy Peelaert (pochette Dimond Dogs de David Bowie, affiche de L’argent de Bresson ou de Paris, Texas de Wim Wenders…), l’histoire de l’art est une présence sans hiérarchie académique. Cette tonalité 80’s est aussi une présence mélancolique, celle d’un passé révolu bien qu’encore assez proche par P. Nicolas Ledoux et Pierre Beloüin. Vidéo et statement Wall drawing nous plonge dans une atmosphère batcave et coldwave.

Présence d’une scène NYaise et Londonienne où les murs parlent aux musiciens, où les boites de nuit underground expérimentent sonorités et graphismes. Les photographies des rituels vaudous en Louisiane produisent une présence énigmatique et sacrée. Éric levieux expose notamment le portrait d’un roi vaudou qui manifeste la puissance magique de la présence. C’est aussi la présence du discours en tension avec les lover banquet de Sammy Engramer. Reprenant un séminaire de Jacques Lacan en 1956, il joue sur la représentation signifiant / signifié au sens littéral… en érotisant l’objet, il tronque la perception pour passer de la métaphore psychanalytique au fétichisme de l’objet. De la même façon, en donnant à un rottweiler un sextoy à ronger, Lydie Jean-Dit-Pannel renverse la proposition initiale: l’animal grogne et gémit de rage en détruisant un objet de plus-de-plaisir. La disgrâce est bien là, elle est présence de la violence, provocation où la luxure et la jouissance rencontre bestialité et instinct.

— Jérôme Diacre et Frédéric Lecomte, commissaires de l’exposition.

www.pnicolasledoux.fr
sammy.engramer.free.fr
ljdpalive.blogspot.fr
www.frederic-lecomte.com
ericlevieux.com
www.millerlevy.com
www.ingridluche.com
www.agnesrosse.com


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Photographies: © Éric Levieux, 2014

FORMATION CONTINUE

13 — 29
juin 2014

FORMATION CONTINUE

Exposition
13 — 29 Juin 2014

> Emmanuel Rodrigues <

Né en 1981,
vit et travaille à Marseille.

Emmanuel Rodrigues fait partie des reconvertis avec déformation professionnelle. Après avoir étudié l’électricité industrielle, il sort diplômé en 2005 de l’École des beaux-arts d’Angers où il développera un travail axé sur le rapport à la machine.

L’artiste s’inspire de mythes enfouis dans l’inconscient collectif pour créer des zones parallèles mixant l’imaginaire enfantin et les démons jamais atteints qui rodent dans les interstices des systèmes mécaniques. Dans une société où tout est lissé, où l’automate est devenu une prothèse qui ne dit pas son nom, Emmanuel Rodrigues construit une nouvelle relation à la machine, qu’il sait indomptable mais qu’il réussit néanmoins à apprivoiser et joue de cette mécanique des forces pour produire une nouvelle interprétation du monde qui nous entoure, non sans une pointe d’humour.

Emmanuel Rodrigues travaille depuis plusieurs années sur la relation homme-machine et ouvre avec cette exposition un questionnement sur un rapport de dépendance. L’objet est devenu une prothèse programmée: un objet-prothèse, comme une extension de nous-mêmes. Il nous accompagne au quotidien mais nous ignorons son fonctionnement, sa manufacture. Cette chose si peu naturelle nous devient pourtant indispensable.

Explorant cette relation de dépendance, Emmanuel Rodrigues travaille avec ses machines et étudie les possibilités qu’elles offrent, privilégiant un rapport d’apprivoisement et d’apprentissage permanent.

S’il nous dévoile tout dans la forme et met à nu ses créations, la part de mystère reste intacte. Entre cabinet de curiosités et laboratoire expérimental, cette exposition révèle une esthétique épurée, mécanique, décharnée dont les bruits et les rythmes fascinent telles des respirations mécaniques.

— Pamela De Boni


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Photographies: © Cécilia Philippe, 2014

DOUBLE FOND

4 — 20
avril 2014

DOUBLE FOND

Exposition
4 — 20 avril 2014

> Lisbeth Løvbak Berg <
> Jean-baptiste Bonhomme <
> Charline Cabaret <
> Atelier Tout va bien <
> Clarisse Dubus <
> Aurélie Lanoiselée <
> Nicolas Lebeault <
> Aurore-Caroline Marty & Nicolas Rouah <
> Cécilia Philippe <
> Annabelle Poccard <
> Anthony Poujoux <
> Violaine Truchetet <

Les Ateliers Vortex ont souhaité mettre à l’honneur des jeunes designers locaux diplômés, pour la plupart, de l’ENSA Dijon. L’exposition invite le spectateur à s’interroger sur la notion de prototype et rend visible la pratique de l’atelier au moment où l’objet prend sa forme première. Pendant un mois, Les Ateliers Vortex ont mis à disposition leurs outils de production au service de jeunes designers pour la réalisation et la production des pièces présentés.

L’exposition «Double Fond» investit différents territoires du design: graphisme, production d’objets, mobilier, stylisme et design culinaire.

Cette exposition fut visible aux Ateliers Vortex en Avril 2014; Les Ateliers Vortex ont été invité par le conseil régional de Bourgogne à présenter cette exposition dans un lieu inédit, le château de Châteauneuf-en-Auxois. Cette expérience a permis de valoriser les réalisations de jeunes designers bourguignons et d’offrir au plus grand nombre une visibilité des différents territoires du design. Les visiteurs ont ainsi pu découvrir du design contemporain confronté au patrimoine. Pour cette exposition, Les Ateliers Vortex a proposé à Arcade Design à la campagne de présenter une jeune designer de mode, Aurélie Lanoiselée.

>www.llbfashion.com<
>www.ateliertoutvabien.com<
>www.zerotohero.fr/clarisse<
>www.aurorecarolinemarty.com<
>www.nicolasrouah.wordpress.com<


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Photographies: © Cécilia Philippe, 2014