TRANSITION DES POUVOIRS

15 — 23
juin 2012

TRANSITION
DES POUVOIRS

Exposition
15 — 23 juin 2012

> Marie Aerts <

Née en 1984,
vit et travaille à Paris.

Après ses études à l’École Supérieure d’arts et Médias de Caen / Cherbourg et lors d’un séjour à Londres en 2007, inspiré de l’atmosphère du quartier d’affaires de la City, est né le premier prototype de l’homme sans tête. L’homme sans tête devient ainsi l’objet central de divers projets développés à travers performances, vidéos et photographies par Marie Aerts.

«Le travail de Marie Aerts questionne les notions de pouvoirs et d’organisation sociale qui régissent les sociétés humaines. L’artiste interroge les méthodes de légitimisation d’un pouvoir ou d’une forme de domination et les rapports que celles-ci entretiennent avec la croyance. Elle explore les interstices d’un pouvoir, là où les symboles s’installent et déploient leur capacité de fascination. À travers diverses stratégies d’altération, Marie Aerts s’attaque à ces concentrés de représentations, à l’aide d’opérations de soustraction et de transformation qui lui sont chères.» (Inès Moreno)

Marie Aerts, jeune artiste au travail prometteur, s’attaque avec sa série des hommes sans têtes, en première instance, à la notion d’uniformité, à la notion de l’identité, de la reconnaissance, au statut iconique de la visagéité. L’art du portrait marque l’histoire de l’art. L’identité n’est-elle pas la part maudite de l’homme occidental? Mais en seconde instance, pose métaphoriquement la question du genre tissant avec cette série de dessins représentant les armes à feu que nous propose aussi Marie Aerts?

Curieux personnages que ceux présentés par Marie Aerts, tous uniformément habillés de costumes noirs. Ils semblent surgir d’un tableau de Magritte, à une différence près, au lieu de porter ce fameux couvre-chef, un chapeau melon, signature immédiatement reconnaissable du peintre belge, les personnages de Marie Aerts sont privés de têtes. Acéphales, ils nous plongent dans une inquiètante étrangeté pour reprendre les termes de Freud.

Nous sommes dans l’impossibilité de les identifier, privés qu’ils sont de signes de reconnaissance, de caractéristiques particulières… Une négation de la fiche anthropométrique de police, de la carte d’identité, du passeport, de tout ce qui réclame, peu ou prou, un signe de reconnaissance, une particularité, le fameux signe particulier. Prenons cette photographie réalisée par Marie Aerts aux fameux studios Harcourt. Ces studios sont célèbres par le nombre de portraits de stars réalisés, avec comme signature, toujours ce même décor, ce même traitement, qui transforment le portrait en icone. Ce régime de traitement iconique finit par dépersonnaliser le sujet, toujours la même pose, interchangeable. Deleuze et Guattari parlent de machine abstraite de visagéité qu’il décrivent comme un système trou noir-mur blanc.

«Le visage n’est pas une chose donnée, mais une réalité volatile et éphémère, une variation infinie, à partir des éléments de la tête et en fonction des situations (notamment de pouvoir) [1].»

[1]
André Rouillé,
La photographie, Entre document et art contemporain,
Gallimard, coll. Folio essais,
2005.


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Photographies: © Les Ateliers Vortex, 2012

POURQUOI JE SUIS DE LA DYNAMITE

12 — 28
octobre 2012

POURQUOI
JE SUIS DE LA DYNAMITE

Exposition
12 — 28 octobre 2012

> Grégoire Bergeret <
> Esther Hoareau <
> Lydie Jean-Dit-Pannel <
> Julia Kremer <
> Frédéric Lecomte <
> Olivier Lecreux <
> Thierry Mouillé <
> Geraldine Py & Roberto Verde <
> Maarit Suomi-Väänänen <
> Ida Tursic & Wilfried Mille <

Kieselguhr… On pourrait croire d’emblée à de la mythologie nordique, et d’une certaine manière on n’aurait peut être pas tort.

La légende dit que la dynamite fut découverte par hasard sur le tapis d’une calèche. Étrange rencontre entre un chimiste désespéré, Nobel, et une algue microscopique. 75% de nitroglycérine, et 25% de Kieselghur pour la stabiliser, la rendre plastique. Une pâte nouvelle pour sculpter un monde nouveau. Un monde plus fluide, plus rapide, lancé au triple galop et par voie de conséquence un monde désormais plus petit dans lequel le lointain se rapproche irrémédiablement. Un cylindre à mèche de 20 cm de long pour faire voler en éclat les cadres, briser les moules, tuer le roi pour 3 francs. Mais surtout pour voir les desperados faire sauter la banque. Étrange histoire hippique, étrange remède de cheval. Quand Nobel trouva la fortune sous le sabot d’un cheval, Nietzsche lui, rendit compte de la folie du monde à l’encolure d’un autre.

Beau comme la rencontre fortuite d’un bidon de nitroglycérine qui suinte et d’une algue microscopique sur le tapis d’une calèche.

— Sylvain Marchand, Thomas Fontaine


Photographies: © Les Ateliers Vortex, 2012