HYPERCONTRÔLE

7 mai —
19 juin 2021


HYPERCONTRÔLE

Exposition Du 7 mai au 19 juin 2021

> Antoine Nessi <

Je vais être transparent avec vous. Ça fait quand même un paquet d’années que je travaille dans cette boîte. Au bout d’un certain temps, on commence à en avoir vu pas mal… Ici, on fait toutes sortes de conduits pour transporter les gaz, des vannes, des valves, des tuyauteries, tout ce qu’il faut pour diriger les flux, et que ça supporte les fortes pressions. Nous aussi, de la pression on nous en met un peu. Il ne faut pas qu’il y ait une milligoutte de travers, vous imaginez bien. Pour ça, on a toutes sortes d’examens, de vérifications, de mesures. Ici, l’ordre, c’est l’ordre. Dans une chaîne de production, il y a une place pour chaque chose. Rien qui dépasse. Normalement, je dis, normalement. Les flux de gaz, comme les matériaux, comme les informations, ça se distribue, ça se filtre. C’est une profession. Par exemple, les décisions viennent d’en haut, l’exécution reste en bas. Les intérimaires ici, les salariés là. Fraiseuses, meuleuses, tours à métaux : là-bas, là-bas, là-bas. Moi, dans tout ça, je suis manager. J’organise les corps, je décompose le travail. Je rythme. La main, la tête, les pieds. Ensuite, chacun se débrouille pour remplir sa mission. La qualité, c’est la confiance dans le capital humain avant tout, il faut jamais l’oublier. Cela dit, j’ai plutôt l’habitude de l’ingratitude, voire de l’impertinence. Ça arrive. Et j’en ai vu des choses pendant toutes ces années, comme je vous dis. Mais alors, il y a quelques jours, j’ai remarqué un comportement suspect que j’avais encore jamais vu. Là, on tient un sacré coquin. On dirait qu’il est venu exprès pour nous faire tourner bourrique. Ce qu’il fait, c’est très simple. Quand je suis là, il travaille, et plutôt bien. C’est dès que j’ai le dos tourné que ça part en vrille. Il va fouiner dans les poubelles pour retrouver des ratés de la chaîne, il s’en met plein les fouilles. Puis il se met à bidouiller des trucs, là, pépère. Non, mais on rêve, vraiment. J’ai bien repéré comment il procède. Il croit qu’il peut se mettre à cachotter quand je ne le vois pas, sauf que moi je vois tout. Faut pas croire. Il cherche une faille dans les contrôles de personnel, un moment d’absence, et hop il va piocher dans les rebuts de production. Pas gêné. Puis il se faufile en bout de chaîne pour faire ses petites baroqueries. Et ça sculpte en douce, et ça machine des trucs. Lui, il passe son temps à faire l’artiste pendant que les autres ils bossent. Ça me faire sortir de mes gonds. Je me demande vraiment à quoi je l’emploie, celui-là. Et qu’est ce que je peux y faire ? Faute professionnelle ? Délit de création ? Jusque là il a réussi à être discret, parce que justement il manipule les mêmes choses que les autres. Il a beau s’installer son petit atelier perso, cet atelier c’est le nôtre. À tous. Il utilise nos matériaux, nos formes, nos outils, nos techniques. Nos figures, mêmes. Ici, on ne peut pas se réinventer, c’est pas possible. Tout ce qu’on touche, tout ce qu’on fait, ça vient de l’entreprise, ça ressemble à l’entreprise, ça sert l’entreprise. Malgré ça, avec son air de rien, avec son air de faire comme les autres, il est quand même en train de tout nous mettre sens dessus dessous. Il dérègle le process, il fait foirer ma chaîne de production, il déconcentre mon équipe. Et en plus, le pire, c’est qu’il arrive à intriguer ! Tellement que je vais plus savoir quoi en faire. Parfois, il demande un coup de main à ses collègues pour telle ou telle bidouille de son cru. Et ils jouent le jeu, les cancres. Les vaches. Au fond, j’ai même l’impression que ça leur fait assez plaisir.

Marilou Thiébault


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Photographies: © Les Ateliers Vortex, 2021

SIGNAL MOUVEMENT

6 septembre —
4 octobre 2019

 
 
 
 
 
 
 
 
VIOLAINE LOCHU SIGNAL MOUVEMENT ATELIERS VORTEX
 
 

SIGNAL MOUVEMENT

Exposition
6 septembre – 4 octobre 2019

> Violaine Lochu <

En quelques années soudain Violaine Lochu a mis en place une formidable pratique artistique intense qui du micro au macrocosme redélimite à chacune de ses interventions un champ très spécifique qui partant des marges et schyze de l’art contemporain en interroge ses devenirs avec acuité.

Sa démarche, avec ambition, associe pièces sonores, performances, vidéos, installations, dessins, partitions et improvisations, perceptions et collections, effets de savoir comme de désynchronisation, autant d’éléments (au très pluriel) qui pourraient paraître chaotiques ensemble, tant leurs logiques visuelles, poétiques, sculpturales, heuristiques sont pour le moins antinomiques. Et pourtant que se passe-t-il ? Au centre de son travail, à chaque fois, comme un pari, elle lance et disperse le matériau de sa propre voix diffractée merveilleusement mobile labiale pharyngée et ultra-maîtrisée, dont l’expertise la plus classique lui fait effacer la trace. Il y a d’abord l’instant de l’enquête, de la collecte, car sa méthode a toujours aussi quelque chose en mouvement d’empirico/technico/anthropo/socio/musico/inventivo/analytique. Ce qui en résulte, ce qu’elle donne à entendre et qui fusionne est proprement explosif talentueux stupéfiant.

Ce que recommence Violaine Lochu a certainement à voir avec ce « sommet du babil » dont parle le linguiste Jacobsen, propre au« nourrisson capable de tout », lequel se voit contraint d’abandonner l’omnipotence vocale polymorphe sans pareil dont il est détenteur à la naissance pour acquérir une langue, entrer dans une communauté, incapable par la suite sera-t-il enfant adulte de réitérer ses prouesses initiales. Violaine Lochu en serait l’exemple revenu. Constatant la limite des langages comme des savoirs vernaculaires normés, elle laisse vacant dans un premier temps du moins le nominalisme. En échange, elle explore les liens intriqués du son des langues, des idiomes du corps, de l’agencement coïncidence des usages, des discours, de leur entrelacement et de leur inscription, du collectif comme du singulier. Et si la voix est sienne – quoi que le plus souvent ce que nous représentons sans parvenir à le connaître est que nous connaissons sans pouvoir le dire aussi –, les modulations, les phonèmes, les expériences, les temps et les chants sont ceux des autres. L’air qu’elle pulse, les items qu’elle sonorise, les lignes qu’elle poursuit, brise ou discontinue à leur tour composent, installent, enregistrent, imagent.

Proprement expérimental, se relie le vieux rêve des avant-gardes avec et inversement celui des sciences aussi. Elle en dégage progressivement comme une phénoménologie linguistique dans laquelle la/les langue.s parlée.s, inouïe.s, inédite.s, concaténée.s, qu’elle déchiquète autant qu’elle suture, émane tout autant d’une sphère musicale (son point de départ) que poétique concrète multiverse, dont elle déplie les prémisses. Les rationalités striées à l’ordre comme au désordre, la compréhension alors se vocalise. L’horizon performanciel devient une nature qui lui permet d’enclencher le langage quand il est finalisé par l’action et tend à l’action lui-même. Dégondée de ses illusions mimétiques et substitutives par la présence intrinsèque et l’usage-maître d’un corps vibrant, émissaire, elle parvient très finement à désystématiser sans la ruiner la signification explorée. Il faudrait précisément regarder ses sons et savoir/pouvoir analyser l’impact et leur réverbérations sur nos corps.

Par quels instruments physiques et mentaux le son se réinjecte-t-il à quel endroit de la sensation ? À quelle pulsion ? À quel moment recoïncide-t-il dans les ambiances, les circuits de cet humus audio scriptural et tracé, dessiné, filmé qui absorbé ou disparu impacte ou affleure ? Et d’où surgit un aleph vocal ? Où y perlaborent les langues les langages leurs troncations élongués leurs manquements aussi, comme on le prononce en psychanalyse qui fait défaillir le symptôme névrotique, promeut le possible processus de symbolisation. D’où la nécessité d’ailleurs de l’exposition et à quel point elle s’impose à Violaine Lochu, car il ne faudrait surtout pas cantonner cet art du côté de la scène, du spectacle vivant, de la captation de l’instant ou de son émotion, ni l’englober non plus dans un régime démonstratif d’effets de court-circuitage, de norme ou de codification à venir, ni vers le didactisme, de l’auto-éducation aux savoirs alternatifs aussi. Quoiqu’il y ait de tout cela ensemble. Car si l’enjeu de l’exposition est de centrer, non pour des raisons purement réductrices d’écologie de la monstration, comment axer alors ce centre intime et impersonnalisé, feuilleté et ramifié déjà, franchement irregardable ?

Plus encore qu’à son habitude, happée peut-être par l’injonction d’ailleurs, l’onomastique du lieu, Les Ateliers Vortex, l’exposition lui permet ce resserrement tourbillonnaire, son écoulement fluide qui éprouve et l’arrêt aussi de l’axe instantané qu’est sa voix, cette partie confiée qu’elle arme spécifiquement. Signal Mouvement, à partir, propose ouverte une forme de théorisation par la pratique circulatoire, une démonstration mélopée haptique entre la performance, le son, le dessein et  dessin, la thérapie aussi, le parcours et sa perception pour autrui vibrée. Par les unités de lieu, de temps, de contexte, entre la pièce sonore conduite/construite, la performance qui en émet, diffusée et continue, qu’autrui soi-même visiteuse/visiteur relaie, négocie en écho, ajoute, évalue, ainsi comme la reprise par Générale d’Expérimentation (Why Note) qui achèvera le temps d’exposition, ou l’échange pragmatique avec Marie Lisel, hypnothérapeute, s’articule et hésite son imprégnation, le souvenir, ou sa présence et laisse agir.

Autour, dessus, à côté, en dessous, cette interlocution est celle du corps en son intégralité précaire de représentation, au regard de ces mêmes médias visuels, cognitifs, sonores, ambiants qui la traversent, duquel il faut de leurs propres cavités cacher nos corps biologiques. Quelque chose d’aussi médusant Lochu qu’un cypher collectif, un commun singulier calapable scientifique écouté par la scorie, la parcelle omnivore qui traduirait, aussi peu scalable et pourtant oui Violaine, du parcours sensible au vibrato engagé maintenu vu de la tenure. Et ce qu’elle propose affolant – ars memoria généralisé et écriture sonore – n’est autre qu’un système démesuré tendu vers une traductibilité immersive, une synesthésie compréhensive à même, une interchangeabilité du dicible/indicible au visible. On disait Son et Lumière, depuis on catégorisera pour elle Sons et Langages.

Jérôme Mauche, septembre 2019


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> Télécharger la fiche pédagogique de l’exposition <

> Conversation du 4 octobre 2019 <


Photographies: © Les Ateliers Vortex, 2019

SIGNAL MOUVEMENT

6 septembre —
4 octobre 2019

 
 
 
 
 
 
 
 
VIOLAINE LOCHU SIGNAL MOUVEMENT ATELIERS VORTEX
 
 

SIGNAL MOUVEMENT

Exposition
6 septembre – 4 octobre 2019

> Violaine Lochu <

En quelques années soudain Violaine Lochu a mis en place une formidable pratique artistique intense qui du micro au macrocosme redélimite à chacune de ses interventions un champ très spécifique qui partant des marges et schyze de l’art contemporain en interroge ses devenirs avec acuité.

Sa démarche, avec ambition, associe pièces sonores, performances, vidéos, installations, dessins, partitions et improvisations, perceptions et collections, effets de savoir comme de désynchronisation, autant d’éléments (au très pluriel) qui pourraient paraître chaotiques ensemble, tant leurs logiques visuelles, poétiques, sculpturales, heuristiques sont pour le moins antinomiques. Et pourtant que se passe-t-il ? Au centre de son travail, à chaque fois, comme un pari, elle lance et disperse le matériau de sa propre voix diffractée merveilleusement mobile labiale pharyngée et ultra-maîtrisée, dont l’expertise la plus classique lui fait effacer la trace. Il y a d’abord l’instant de l’enquête, de la collecte, car sa méthode a toujours aussi quelque chose en mouvement d’empirico/technico/anthropo/socio/musico/inventivo/analytique. Ce qui en résulte, ce qu’elle donne à entendre et qui fusionne est proprement explosif talentueux stupéfiant.

Ce que recommence Violaine Lochu a certainement à voir avec ce « sommet du babil » dont parle le linguiste Jacobsen, propre au« nourrisson capable de tout », lequel se voit contraint d’abandonner l’omnipotence vocale polymorphe sans pareil dont il est détenteur à la naissance pour acquérir une langue, entrer dans une communauté, incapable par la suite sera-t-il enfant adulte de réitérer ses prouesses initiales. Violaine Lochu en serait l’exemple revenu. Constatant la limite des langages comme des savoirs vernaculaires normés, elle laisse vacant dans un premier temps du moins le nominalisme. En échange, elle explore les liens intriqués du son des langues, des idiomes du corps, de l’agencement coïncidence des usages, des discours, de leur entrelacement et de leur inscription, du collectif comme du singulier. Et si la voix est sienne – quoi que le plus souvent ce que nous représentons sans parvenir à le connaître est que nous connaissons sans pouvoir le dire aussi –, les modulations, les phonèmes, les expériences, les temps et les chants sont ceux des autres. L’air qu’elle pulse, les items qu’elle sonorise, les lignes qu’elle poursuit, brise ou discontinue à leur tour composent, installent, enregistrent, imagent.

Proprement expérimental, se relie le vieux rêve des avant-gardes avec et inversement celui des sciences aussi. Elle en dégage progressivement comme une phénoménologie linguistique dans laquelle la/les langue.s parlée.s, inouïe.s, inédite.s, concaténée.s, qu’elle déchiquète autant qu’elle suture, émane tout autant d’une sphère musicale (son point de départ) que poétique concrète multiverse, dont elle déplie les prémisses. Les rationalités striées à l’ordre comme au désordre, la compréhension alors se vocalise. L’horizon performanciel devient une nature qui lui permet d’enclencher le langage quand il est finalisé par l’action et tend à l’action lui-même. Dégondée de ses illusions mimétiques et substitutives par la présence intrinsèque et l’usage-maître d’un corps vibrant, émissaire, elle parvient très finement à désystématiser sans la ruiner la signification explorée. Il faudrait précisément regarder ses sons et savoir/pouvoir analyser l’impact et leur réverbérations sur nos corps.

Par quels instruments physiques et mentaux le son se réinjecte-t-il à quel endroit de la sensation ? À quelle pulsion ? À quel moment recoïncide-t-il dans les ambiances, les circuits de cet humus audio scriptural et tracé, dessiné, filmé qui absorbé ou disparu impacte ou affleure ? Et d’où surgit un aleph vocal ? Où y perlaborent les langues les langages leurs troncations élongués leurs manquements aussi, comme on le prononce en psychanalyse qui fait défaillir le symptôme névrotique, promeut le possible processus de symbolisation. D’où la nécessité d’ailleurs de l’exposition et à quel point elle s’impose à Violaine Lochu, car il ne faudrait surtout pas cantonner cet art du côté de la scène, du spectacle vivant, de la captation de l’instant ou de son émotion, ni l’englober non plus dans un régime démonstratif d’effets de court-circuitage, de norme ou de codification à venir, ni vers le didactisme, de l’auto-éducation aux savoirs alternatifs aussi. Quoiqu’il y ait de tout cela ensemble. Car si l’enjeu de l’exposition est de centrer, non pour des raisons purement réductrices d’écologie de la monstration, comment axer alors ce centre intime et impersonnalisé, feuilleté et ramifié déjà, franchement irregardable ?

Plus encore qu’à son habitude, happée peut-être par l’injonction d’ailleurs, l’onomastique du lieu, Les Ateliers Vortex, l’exposition lui permet ce resserrement tourbillonnaire, son écoulement fluide qui éprouve et l’arrêt aussi de l’axe instantané qu’est sa voix, cette partie confiée qu’elle arme spécifiquement. Signal Mouvement, à partir, propose ouverte une forme de théorisation par la pratique circulatoire, une démonstration mélopée haptique entre la performance, le son, le dessein et  dessin, la thérapie aussi, le parcours et sa perception pour autrui vibrée. Par les unités de lieu, de temps, de contexte, entre la pièce sonore conduite/construite, la performance qui en émet, diffusée et continue, qu’autrui soi-même visiteuse/visiteur relaie, négocie en écho, ajoute, évalue, ainsi comme la reprise par Générale d’Expérimentation (Why Note) qui achèvera le temps d’exposition, ou l’échange pragmatique avec Marie Lisel, hypnothérapeute, s’articule et hésite son imprégnation, le souvenir, ou sa présence et laisse agir.

Autour, dessus, à côté, en dessous, cette interlocution est celle du corps en son intégralité précaire de représentation, au regard de ces mêmes médias visuels, cognitifs, sonores, ambiants qui la traversent, duquel il faut de leurs propres cavités cacher nos corps biologiques. Quelque chose d’aussi médusant Lochu qu’un cypher collectif, un commun singulier calapable scientifique écouté par la scorie, la parcelle omnivore qui traduirait, aussi peu scalable et pourtant oui Violaine, du parcours sensible au vibrato engagé maintenu vu de la tenure. Et ce qu’elle propose affolant – ars memoria généralisé et écriture sonore – n’est autre qu’un système démesuré tendu vers une traductibilité immersive, une synesthésie compréhensive à même, une interchangeabilité du dicible/indicible au visible. On disait Son et Lumière, depuis on catégorisera pour elle Sons et Langages.

Jérôme Mauche, septembre 2019


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> Conversation du 4 octobre 2019 <

 


Photographies: © Les Ateliers Vortex, 2019

LA QUINZAINE DE L’ART CONTEMPORAIN

15 – 30 mai 2021

 

La Quinzaine de l’Art contemporain

Événement
15 – 30 mai 2021

> Réseau Seize Mille <

Les Ateliers Vortex présentent l’exposition « Hypercontrôle » d’ANTOINE NESSI à l’occasion de la Quinzaine de l’Art Contemporain 2021.

«Dans mon travail de sculpteur je m’intéresse aux formes productives, c’est à dire les outils et les machines qui produisent ce qui nous nourrit, nous équipent… (…) En partant du postulat que ce que nous fabriquons nous fabrique en retour, j’imagine des usines et des lieux de production dont le produit final est l’être humain. »

À découvrir en ligne pendant l’exposition, 7 mai au 19 juin 2021.


> Événement Facebook <

> Lien vers l’exposition <

> Atelier en ligne <


Conception graphique: © Atelier Tout va bien, 2021

LA PASSANTE

samedi 26 septembre 2020

 

LA PASSANTE

Performance
samedi 26 septembre 2020

> Sanja Todorovic <

Les Ateliers Vortex ont convié l’artiste Sanja Todorovic à réaliser une performance inédite, intitulée La Passante. Cet événement fait suite à une invitation de Why Note, sur une thématique arts visuels et créations sonores, avec le soutien du Consortium Museum.

« Une barre centrée sur un podium circulaire est cernée par quatre ou cinq enceintes et autant de thérémines reliés entre eux. Cette connexion produit des sons continus actionnés et modulés par le corps qui évolue sur la barre centrale.
Assignées à fabriquer des sons hybrides, les machines font écho au corps en mouvement.
Dans un paysage industriel, l’inévitable manque de certitude résonne dans un crescendo sonore étiré, à la conquête d’un espace poétique. »

Sanja Todorovic

Lien vers la captation vidéo de la performance

 

NIETZSCHE (AB DEEP CHOPPED & SCREWED VOCAL REMIX)

samedi 14 novembre 2020

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.https://www.youtube.com/watch?v=t4R4iy1kbBE&feature=youtu.be
 

NIETZSCHE (AB DEEP CHOPPED & SCREWED VOCAL REMIX)

Performance
samedi 14 novembre 2020

> Antoine Bozzoli <

Sur une invitation des Ateliers Vortex, en partenariat avec Why Note, Antoine Bozzoli, diplômé de l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon, a proposé une création sonore inédite, diffusée au sein de l’exposition de Maude Maris.

Jeune artiste et musicien électronique, Antoine Bozzoli développe un travail de peinture lié au monochrome. Ainsi, il met en perspective différents points de vue d’une même peinture, à la manière des différents mixs d’un même morceau. D’autre part, il produit des pièces sonores, basées sur des ambiances musicales auxquelles il ajoute des éléments vocaux issus de la littérature, de la philosophie, de l’histoire de l’art. La pièce réalisée aux Ateliers Vortex s’inscrit dans cette modalité de production. Elle est composée en live, à partir de différents arrangements – atmosphères sonores conçues par l’artiste et lecture de Ainsi parlait Zarathoustra en version livre audio.


> Lien vers l’exposition <


APÉRO MULTIPLE V

vendredi 5 juillet 2019

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APÉRO MULTIPLE V

Événement
vendredi 5 juillet 2019

Multiples
> Guillaume Dorvillé <
> Frédéric Houvert <
> Violaine Lochu <
> Cécilia Philippe <

Lancement du catalogue 2012 – 2018
des Ateliers Vortex

> Conception graphique : Atelier Tout va bien <

Programmation vidéo
> Driss Aroussi <
> Julie Chaffort <
> Elodie Collin <
> Laura Henno <
> Ana Maria Gomes <
> Lola Gonzàlez <
> Jade Jouvin <
> Camille Llobet <
> Randa Maroufi <

Musique
> Set de Nicolas Thirion & Baptiste Chatel (Why Note) <
> DJ set d’Alcor <
> Table de ping-pong sonore (Why Note) <


> Télécharger le communiqué de presse <


Photographies : © Cécilia Philippe, 2019

VEOACRF / TERETXIN

16 mai —
29 juin 2019

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

VEOACRF / TERETXIN

Exposition
16 mai – 29 juin 2019

En partenariat avec Interface

> Laurent Tixador <

La galerie Interface et les Ateliers Vortex se réunissent pour proposer une double exposition de l’artiste Laurent Tixador. Comment réunir deux lieux aussi éloignés l’un de l’autre ? Le premier est un petit appartement bourgeois du centre-ville, avec ses moulures, son plafond peint et sa cave troublante. Le second est une ancienne friche industrielle transformée en white cube spacieux, au bout de l’interminable rue de la Stearinerie.

Double défi pour un artiste voyageur, qui n’aime rien tant que travailler en extérieur, constituant ces pièces au hasard des objets trouvés mais jetés par d’autres, puis les laissant dehors, là où elles naissent et meurent. « L’exposition n’est pas mon domaine de prédilection. Investir deux espaces est donc doublement handicapant pour moi » nous confie cet artiste qui fuit les plans trop précis et les conclusions un peu trop anticipées. Comment alors habiter deux lieux si éloignés et si différents ?

Par le train. Ou plutôt, un modèle réduit, qui va sillonner les deux espaces en créant sa propre musique, en actionnant des capteurs sonores situés sur des objets collectés par Laurent Tixador au gré de ses pérégrinations. Celles-ci agissent autant comme des traces archéologiques de nos modes de vie que comme la prise de pouls de l’actualité. Peu avant cette exposition, l’artiste proposait le même dispositif à la galerie In Situ- Fabienne Leclerc à Paris. Les « instruments » trouvés alors reflétaient autant la précarité alimentaire que les troubles sociaux des derniers mois : boîtes de sardines et douilles de grenades lacrymogènes. Associées au petit train qui les amorce, voilà un curieux mélange des obsessions contemporaines, de la « France périphérique » à la contestation et sa répression. Les instruments de Laurent Tixador sont moins choisis que trouvés : il se les laisse imposer à lui le moment venu, mais ils composeront, à chaque fois, une troublante musique du quotidien.

Ici se situe la grande générosité de la proposition de l’artiste, qui refuse d’envisager l’exposition, ni même le geste artistique, comme une appropriation d’espace et d’objet, mais bien davantage comme un échange entre l’environnement et lui. Laurent Tixador ne fait qu’arpenter le territoire, et prend ce qu’on y a abandonné : bois tombés, plastiques perdus, morceaux de métal, etc. Sa récolte prend alors un tour politique : on nettoie nos paysages et nos plages pour faire des sculptures et des éléments d’une installation ; on collecte le carbone suie des glaciers pour le transformer en pigment. Les matériaux de Laurent Tixador ne deviennent pas seulement des artefacts, mais souvent, des éléments d’un mécanisme : ici, des instruments de musique. L’objet ne reste plus figé dans son état de rebut, il se voit réinséré dans le courant de la vie. 

Cette volonté de flux est aussi évidente dans la façon de procéder de l’artiste, qui récuse toute anticipation dans son travail, pour mieux laisser parler les matériaux et les forces invoquées. Pas d’hylémorphisme ici, l’artiste n’impose pas sa volonté conceptuelle à la matière, il l’écoute attentivement, et, en somme, partage une part de l’auctorialité avec les objets, le hasard, la société.

Le geste artistique retrouve alors l’humilité qui fit sa force en d’autres temps et d’autres lieux, humilité que l’on ressent dans cette façon si particulière d’habiter l’espace : au sol, et dans l’éther, par cette musique multispatialisée, invitant le spectateur à habiter tout le lieu. Façon de concilier la contrainte d’un espace clos et le bonheur de l’errance.

Nicolas-Xavier Ferran


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> Conversation du 15 juin 2019 <


Crédits : © Cécilia Philippe, 2019