CONVERSATION
entre Mona Rocher & Michel Hindenoch Samedi 24 avril 2021
Exposition LA VEILLÉE
Michel Hindenoch
Conteur fascinant chez qui la parole trouve un écho à ses accompagnements à la cithare hongroise, à la flûte de Pan et au percutube. Après des études d’arts plastiques aux Beaux-Arts de Nancy et une dizaine d’années de recherches et d’aventures au sein du mouvement folk dans années soixante-dix, comme chanteur et instrumentiste, il découvre le conte et est conquis. Depuis 1982, il a entrepris de raconter des fables, des contes, des mythes, et la musique et les images ne l’ont plus quitté.
La conversation entre Mona Rocher et le conteur Michel Hindenoch s’est tenue aujourd’hui aux Ateliers Vortex, marquant la fin de l’exposition « La Veillée ». Merci beaucoup à tous deux!
Cette belle rencontre entre les deux artistes fit l’objet d’une captation audio par l’équipe de Radio Dijon Campus.
Mona Rocher
Née en 1995 à Valence, vit et travaille à Dijon. « Bien que plastique, le travail de Mona Rocher se situe à l’articulation des deux pôles de la performativité : le langage et le corps. La dimension verbale de son travail réside dans le recueil de témoignages, l’écriture de dialogues ou de fragments poétiques au sein desquels le mot équivaut à l’action, plus qu’il ne la décrit ; tandis que le corps est présent en creux dans des scénographies épurées et modulables, qui empruntent leurs codes au théâtre. On pourrait définir ses œuvres comme des dispositifs d’énonciation et d’action qui ouvrent sur des espaces potentiels, prêts à être investis. Mona Rocher compte en effet sur l’intervention de comédiens et plus encore sur la participation du public pour les activer. Elle élabore pour cela une dramaturgie de l’absence, traduite dans des formes élémentaires et neutres, à rebours de tout effet spectaculaire ou esthétisant. Jamais closes sur elles-mêmes, ni réellement achevées, ses installations et sculptures semblent au contraire rejouer la scène d’une expérience esthétique naissante, au moment où les matériaux, l’intention de l’artiste et les projections du public organisent leur rencontre.
Ses œuvres plastiques sont motivées par la question de réduire l’acte de création à son minimum signifiant. […] Assemblée selon des règles d’accointance formelle ou d’équilibre de la composition, et surtout par jeu, chaque sculpture performe un geste archaïque, dans une certaine mesure proto-artistique, qui compte moins sur la virtuosité technique que sur le seul désir de s’exprimer et d’élaborer des formes.
[…] La concision et la neutralité formelles de la pièce ouvrent à la possibilité d’un investissement pluriel, l’œuvre étant toujours rejouée, redéfinie, requestionnée par ceux qui l’activent. Cherchant à répondre aux « Comment commencer ? » ou « Combien est assez ? », Mona Rocher éprouve ainsi la création à sa racine, là où l’art est encore un jeu.. »
Florian Gaité, chercheur en philosophie et critique d’art
Photographies : © Vincent Arbelet, 2021