CONVERSATION

entre Maude Maris et Germaine Depierre Samedi 21 novembre 2020

Exposition CARNAIRE


Germaine Depierre

Autodidacte en anthropologie, elle est devenue au fil des années, une spécialiste unanimement reconnue de la crémation humaine et une chercheuse intégrée à l’UMR ARTeHIS de Dijon.
On peut la qualifier d’archéo-thanatologue. Profession désignant l’étude des différents aspects biologiques, sociologiques et culturels de la mort dans les sociétés antiques ou préhistoriques.
En collaboration avec Claude Mordant, elle publie en 2005 « Les pratiques funéraires à l’âge de bronze en France ».
La conversation s’est déroulée dans les studios de Radio Dijon Campus.
Elle fut l’occasion pour l’artiste et l’archéo-thanatologue d’aborder la question de la matérialité du corps défunt et sa perception au sein de différentes civilisations.
Maude Maris
Les travaux de Maude Maris sont très souvent en lien avec le lieu où ils sont réalisés. L’artiste, tout en suivant un protocole bien défini, aborde sans cesse de nouveaux centres d’intérêts, explore de nouvelles thématiques. Elle construit autour d’une image, d’un motif, une série de tableaux que des objets à l’apparence banale lui permettront de reconstituer sur le principe du « carambolage » par association de formes, de couleurs ou d’idées. Un travail, entre peinture et sculpture, qui ne cesse de surprendre.
« L’exposition « Carnaire » regroupe un ensemble de tableaux conçus autour d’une dichotomie : la représentation d’un corps fragmenté mais incarné, et le reflet de ce même corps visible dans son intégralité mais privé de sa matière. Deux visions des choses se retrouvent alors figurées dans un même espace, le fragment et le tout, le matériel et l’immatériel.
Ces corps représentés évoquent tout autant l’humain que l’animal. Ils sont le résultat d’un procédé de fabrication qui précède la peinture, ce sont de petits objets moulés en plâtre puis photographiés.
Sur le tableau, ayant perdu toute indication de taille, ils deviennent des sortes d’objets embaumés, pétrifiés, des corps chargés de l’histoire que le spectateur veut bien projeter sur leur image.
Les questions qui traversent son travail rejoignent l’archéologie et l’anthropologie, notamment dans le domaine des rites funéraires : la représentation du défunt, la métamorphose de son corps, sa sacralisation. »
Maude Maris

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Photographies : © Cécilia Philippe