ORBIS
Exposition
7 octobre — 27 octobre 2016
> Cécile Beau <
> Nicolas Montgermont <
Cécile Beau s’intéresse aux phénomènes trop lents ou trop discrets pour l’échelle de temps humaine. Composée d’installations où le son, l’image et l’objet entretiennent des rapports étroits et multiples, elle arpente le réel pour s’approvisionner en fragments de nature qu’elle fusionne de sorte que naissent d’étranges hybrides. Ses dispositifs révèlent souvent dans leur apparente banalité des anomalies, des absences, des espaces suspendus ou des environnements fictionnels.
Cécile Beau est née en 1978 et vit à Paris. Elle est diplômée des Beaux-Arts de Tarbes en 2001, de Marseille en 2003 puis du Fresnoy en 2008. Lauréate 2011 du Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo, Cécile Beau a réalisé de nombreuses résidences, expositions personnelles et collectives en France et à l’étranger. Une de ses pièces a été acquise par le Frac Centre ainsi que Bordeaux Métropole pour une commande publique avec Nicolas Montgermont sur la station de tramway de Blanquefort.
Nicolas Montgermont explore la physicalité des ondes sous ses différentes formes. Il s’intéresse à la réalité des ondes dans l’espace, à la manière dont elles se déplacent et se transforment, aux liens entre une source et notre perception en concevant des dispositifs qui créent une exploration sensible de leur essence poétique. Il travaille les ondes sonores principalement à travers les vibrations des matériaux et leurs propagations, les ondes électromagnétiques naturelles et artificielles sous la forme de paysages radios, les énergies gravitationnelles et sidérales à travers le double prisme astronomie / astrologie. Il réalise des installations, souvent en collaboration avec Cécile Beau et anciennement dans le collectif Art of Failure, dans lesquelles le temps a une importance particulière qui permet de s’approprier de manière intime ces matières et énergies, il est également actif dans le domaine de la performance audiovisuelle avec chdh et dans la musique improvisée dans BCK et Yi King Operators. Il a publié plusieurs éditions chez Art Kill Art. Ses projets sont montrés dans de nombreux centres d’art en Europe et ailleurs (Club Transmediale, Elektra, MusikProtokoll, Fondation Vasarely, Palais de Tokyo, WRO, iMAL, PixelACHE, Le Magasin, Ars Electronica …) .
Depuis 2012, Cécile Beau et Nicolas Montgermont réalisent des projets rendant sensible les propriétés physiques de notre environnement. L’utilisation du son dans leurs travaux propose à la fois une durée d’attention et une immersion où le temps, voir l’espace/temps, sont des notions récurrentes ; d’installations révélant les ondes électromagnétiques présentes dans un espace (Radiographie) à la proposition de vivre en boucle un événement sismique survenu il y a quelques années de l’autre coté du globe (Sillage), de l’allégorie d’une galaxie en formation par la rotation imperceptiblement lente d’une matière (Cosmogonie) à l’expérience ressentie à l’arrivée d’un train par sa vibration sur un rail-sculpture détournée (Traversée), ils croisent leurs compétences et sensibilités afin de proposer une approche artistique aux méthodes proches du scientifique, qui décortiquent, décryptent et expérimentent des phénomènes souvent invisibles et immatériaux.
L’exposition Orbis est composée de deux oeuvres qui explorent les liens entre astrologie et astronomie, astrophysique et mystique – en s’inspirant des pratiques anciennes d’étude de l’univers. En mélangeant des notions à l’intersection entre ces domaines, Orbis propose de porter un regard sur les connexions qui existent entre ces disciplines, intimement associées jusqu’au XIXème siècle.
Ellipses est une retranscription de l’harmonie des sphères selon la définition proposée par l’astrophysicien Johannes Kepler (XVIème s.) dans Harmonices Mundi. Il s’agit d’un concept ancien où chaque astre du système solaire produit une note en fonction de sa position dans l’espace et de sa vitesse de rotation autour du soleil. L’ensemble crée une harmonie universelle qui évolue lentement avec les mouvements célestes.
Dans Ellipses, les orbites des planètes, planètes naines et principales comètes du système solaire sont gravées sur une surface au sol. La position actuelle de chaque astre et la note correspondante sont vidéoprojetées sur leurs orbites. Le son associé à chaque astre est une fréquence quasi pure diffusée dans l’espace d’exposition en fonction de sa position dans le système solaire. Cet ensemble crée une harmonie qui évolue lentement en continu en fonction du parcours des astres. De ces mouvements immuables et pourtant quasi imperceptibles à notre échelle se compose la partition d’une musique des sphères retranscrite en temps réel. Le spectateur peut ici se déplacer sur cette structure pour expérimenter un accord unique correspondant à l’instant présent.
Meteors Ascendances est une série de cyanotypes représentants des thèmes astraux d’impacts de météorites. Ces thèmes sont dit sidéraux car ils ont la particularité d’être un mélange entre la terminologie astrologique et les constellations utilisées en astronomie. Procédé photographique du début du XXème siècle obtenue par l’exposition d’un mélange photosensible à des UV, le cyanotype est employé ici pour dresser une cartographie du ciel au moment de l’impact. Course d’un astéroïde et rayonnement ultraviolet solaire suivent une même trajectoire vers la terre pour s’illustrer dans ces graphismes. Le positionnement des constellations et planètes est ainsi schématisé, proposant une analyse entre examen scientifique et perception métaphysique.
Cécile Beau & Nicolas Montgermont
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Photographies: © Cécilia Philippe, 2016