UN MUR D’ARGYLE

Exposition
18 mars — 10 avril 2016

> Guillaume Constantin <

Né en 1974 à Tours
Vit et travaille à Paris.

Le travail de Guillaume Constantin, se construit à partir d’analogies et d’anachronismes. Que ce soit dans les choix de matériaux (souvent semi-transformés), de types de formats, dans les sources utilisées ou bien les prélèvements et les déplacements qu’il propose, se pose la question de la matérialité et de la temporalité de l’objet qui renvoie inévitablement à celle de l’œuvre d’art et de ses dérivés quotidiens.
Se déploient ainsi des oeuvres à la géométrie ambiguë qui ricochent les unes sur les autres en devenant tour à tour un jeu sur le médium, le support, un hommage, un détournement, une réappropriation.

On a pu voir son travail dans de nombreuses expositions collectives, foires internationales, Frac et centres d’art. En 2014, ses différents projets personnels l’ont emmené au Mac/Val, au CRAC à Sète, au Cryptoportique de Reims à l’invitation du Frac Champagne-Ardenne, dans l’arthothèque de la Biennale de Belleville, aux foires Istanbul Art international, OFF(icielle) à Paris et ARTPARIS au Grand Palais.
Chargé des arts visuels aux Instants Chavirés, lieu basé à Montreuil dédié aux musiques expérimentales, aux arts visuels et sonores (www.instantschavires.com), il a aussi réalisé le commissariat de l’exposition des diplômés de l’École Supérieure d’Art de Clermont-Ferrand en juin 2014.

> www.guillaumeconstantin <

SUR LE MUR D’ARGYLE DE GUILLAUME CONSTANTIN

Fabriquer un mur d’Argyle. Voici comment Guillaume Constantin m’a présenté son projet pour l’ancienne usine des Ateliers Vortex, tout en précisant : « Argyle avec un ‘Y’, le pattern avec des losanges ». Surpiquer l’espace pour qu’ainsi rehaussé, chacune de ses œuvres se loge dans les entretoises et crée l’illusion de profondeur propre à ce motif. La structure induit une réversibilité où le verso complète le recto. « Et vice-versa » m’a-t-il dit.
La Carte de tendre qu’il a reproduite en découpant les lettres en creux à la machine laser ne pourrait-elle me guider ? Ou peut-être, son opposée, celle du Royaume de Coquetterie ? Non pas selon un parcours topographique mais bien dans une promenade imaginaire, puisque toutes deux sont devenues des constellations de mots flottants sur une page blanche. La fragilité fantomatique sert alors de fil conducteur.
Je pense aux Everyday Ghosts, ses images issues du Tumblr intitulé Retroactivepictures. Sortes d’apparitions comme le sont là aussi à leur manière ses Lithophanies sur plastique imprimé en 3D où je devine, sur l’une d’entre elle grâce à la transparence, un homme regardant par une longue vue un ailleurs invisible ; peut-être ce vers quoi ouvrent potentiellement les portes-tunnels imprimés de ses Paillassons readymade ? Et surtout comme l’est sa réplique de son Human Pelvis Bone, impression en 3D d’un fragment de bassin appartenant aux collections d’un musée d’art et d’histoire de la ville de Lincoln en Angleterre.
La reproduction de cet os à partir duquel tient tout le squelette touche ce quelque chose du passé que Guillaume Constantin fait réapparaître et exister dans le présent.

— Stéphanie Jamet, Janvier 2016.


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Photographies: © Cécilia Philippe, 2016