LES CHEMINÉES DE FÉE

19 juin —
2 septembre 2015

LES CHEMINÉES
DE FÉE

Exposition hors les murs
Château de Châteauneuf-en-Auxois
19 juin — 2 septembre 2015

> Cécile Maulini <

Née en 1977,
vit et travaille à Dijon.

Pour cette deuxième année de partenariat avec le château de Châteauneuf-en-Auxois et sur l’invitation du Conseil Régional de Bourgogne, le château est devenu un écrin idéal pour le travail de l’artiste Cécile Maulini. Les visiteurs ont ainsi pu découvrir les peintures, collages et sculptures de l’artiste confrontés au patrimoine historique. Le travail de Cécile Maulini avait été présenté aux Ateliers Vortex en Octobre 2014 lors d’une exposition monographique, Les hortensias se décident pour le bleu.

Photographies:
© Claire Jachymaik, 2015

PRIX IMPRESSION PHOTOGRAPHIQUE

17 avril —
18 mai 2015

PRIX IMPRESSION
PHOTOGRAPHIQUE

Expositon hors les murs
Boutique du FRAC les Bains du Nord
17 avril — 18 mai 2015

> Charlotte El Moussaed <

Née en 1987,
vit et travaille à Paris.

Dans la même logique que le dispositif de production de multiples d’artistes récemment mis en place, Les Ateliers Vortex ont proposé cette année une bourse de production photographique destinée à soutenir la jeune création contemporaine.

Cette démarche, soutenue par la Région Bourgogne dans le cadre de sa politique de soutien aux arts plastiques, porte un regard particulièrement attentif sur la valorisation de jeunes artistes et plus particulièrement en matière de création photographique contemporaine.

Suite à un appel à projet, l’artiste lauréate Charlotte El Moussaed a reçu une bourse de production dotée par le conseil régional de Bourgogne lui permettant de réaliser deux tirages photographiques (un exemplaire d’artiste numéroté et signé et un exemplaire d’exposition pour Les Ateliers Vortex destiné à une présentation et diffusion).

Le prix a été remis lors de l’exposition de la photographie à la boutique des Bains du Nord au FRAC Bourgogne à Dijon au mois d’avril.

> www.charlotteelmoussaed.com <

La pratique photographique de Charlotte El Moussaed est scandée par un petit nombre de sujets qu’elle explore de manière quasi-obsessionnelle, se rangeant en cela à l’avis de l’Umberto Eco des Confessions d’un jeune romancier, qui soulignait la vertu de la «définition par liste de propriétés contre la définition par essence». De la sérialité érigée en système à la conclusion qu’il s’agirait là d’une tentative de ressaisir les apparences fluctuantes des choses et des êtres dont elle fait le portrait, il n’y a qu’un pas; un pas qu’il faut bien se garder de franchir. Car les relevés qu’elle dresse sont loin d’être linéaires: chez Charlotte El Moussaed, le relativisme est exclu; tout ne se vaut pas, et c’est précisément ce qu’il importe de donner à voir. L’irruption de la couleur traitée en aplats, l’objet qui fait retour par l’attention portée au socle ou encore la hiérarchisation des images par la mise en relief de certaines parties au moyen du châssis creusent l’écart avec l’esthétique deadpan de l’école de Düsseldorf dont on retrouve certains échos formels. 
Centrale à son travail, la série Totem et tabou, présentée lors de son diplôme et qu’elle continue à augmenter aujourd’hui, précise la conception élargie du portrait qui est la sienne: à la manière de clichés d’acteurs sur fond d’incrustation sont photographiés divers objets du quotidien, qui se détachent sur un paysage projeté provenant de diapositives glanées au hasard des marchés aux puces. Une manière d’en appeler autant à l’interprétation associative libre que d’animer ces objets, loin d’être «sans qualité [1]» d’une énergie mythique: totémique, résolument.

— Ingrid Luquet-Gad

[1]
Robert Musil,
L’Homme sans qualités,
1930-1932

Photographies:
© Charlotte El Moussaed, 2015

TAKE SHELTER

12 mars —
5 mai 2015

TAKE SHELTER

Exposition hors les murs
Association Bourguignonne Culturelle
12 mars — 5 mai 2015

L’exposition «Take Shelter»
s’inscrit dans le cadre
d’une collaboration avec la structure
culturelle l’ABC à Dijon.

> Marion Lemaître <

Née en 1988,
vit et travaille à Dijon.

Marion Lemaître est une artiste française née en 1988. Elle obtient son diplôme supérieur d’art plastique avec les félicitations à l’École Nationale Supérieure d’Art de Dijon en juin 2014. Son travail se déploie par le dessin, la sculpture ainsi que par la photographie. Celui-ci vise à constituer les pans d’un monde interstitiel formé de fissures routières et de collines antiatomiques où germent des installations anguleuses énigmatiques. Elle questionne par ces constructions métamorphosées la mise en place de systèmes, jaugeant les anxiétés de nos sociétés. La notion de territoire guide sa manière de reconstruire des infrastructures de songe aux représentations très plausibles. Marion Lemaître nous fournit des pistes miniaturisées pour une évasion mentale et poétique.

Son travail se comprend dans la réappropriation d’un répertoire de formes liées aux dispositifs fonctionnels et avérés de la survie, de la protection par le béton. Ses dessins témoignent de l’envie de planifier via cartographies et vues de masses le fonctionnement d’abris antiatomiques inédits parmi une géographie émergente. Ils incluent également une représentation de systèmes utopiques dévoilés sous vues de coupe. Son trait au noir précis organise la rencontre entre architectures planes et sobres avec des condensés minéraux complexes que peut caractériser la montagne ou la rivière. Les sinuosités d’une érosion de terrain se mêlent à la tempérance des lignes de la machine souterraine, appliquée à sa fonction mystérieuse et silencieuse. Les œuvres dont il est question construisent des issues palliatives face à la dérive extérieure, composant un nouvel alphabet de chimères mécaniques d’acier et de roche. Ces formations naturelles-rationnelles construisent un territoire neuf, des continents organiques introspectifs.

Marion Lemaître s’intéresse à planifier une architecture en léger décalage, rendue invisible par ses projections souterraines. Ces abris antiatomiques personnels réinventent, non sans un certain humour, un mode de repli hyperbolique pour parer à la catastrophe terrestre qui s’annonce. Son dessin trace la frontière du réel et de l’inexploré, crée une topographie irréelle serpentée de réseaux de routes schématisées, parcellée de satellites bétonnés en rupture d’échelle. Le rapport au sol de ses pièces se juge à leur éloignement perceptible. L’artiste se sert de l’abri, du «shelter», comme un réservoir à possibilités, comme point de départ à scénarii proches de la science fiction afin de visualiser le comportement du repli chez l’Homme. S’inspirant notamment du roman La nuit des temps écrit par Barjavel en 1968, Marion Lemaître conçoit les plans fondamentaux d’un monde sous terre en parfaite autonomie à l’abri des regards nucléaires extérieurs. La protection prend alors le chemin de l’isolation, de l’autarcie qui revêt le graphisme esthétique de l’efficacité pulsée à base d’énergie volcanique centrifugée. Ce projet insensé de tombeau de défense nous fait prendre conscience des dérives de la crainte matérialisée et de son ampleur hallucinatoire. L’artiste nous invite à parcourir les tréfonds de la tectonique des plaques pour un voyage sensible au cœur de paysages inversés. Son œuvre dévoile la carte de lieux secrets dissimulés entre les lignes de notre monde tangible. Dès lors, nous pouvons nous y projeter, nous y réfugier.

— Romain Doidy

Le passeur
Polystyrène, béton et zinc
140 x 160 x 220 cm
2015

Monolithe de béton déraciné, Le passeur prend des airs d’abri antiatomique exigu. Échoué sur le flanc, comme recraché par le tumulte des flots après une tempête; qui peut dire si la vie au dehors bat encore? Comme une sépulture égyptienne est conçue pour la vie éternelle de ses occupants, l’abri-refuge garantit la survie éternelle, la passage d’un état à un autre sans altération des contenus.

Constellation I, II et III
3 dessins extraits de la série Constellations
50 x 70 cm
2014

Les constellations font état de géographies utopiques pouvant faire référence à Stalker de Tarkovsy, La Belle et la bête de Cocteau ou tout droit sorties de nulle part. Il s’agit de mettre en avant les systèmes qui régissent ces lieux imaginaires. Plus que du lieu à atteindre, il est question du ou des chemins à emprunter pour s’y rendre. Le centre de ces ensembles est immaculé, laissé vierge afin que chacun puisse s’y projeter, s’y réfugier.

Gondawa I
Dessin
87 x 90 cm
2014

Gondawa dans l’œuvre de Barjavel est une ville souterraine. Gondawa I c’est une structure de repli pour une civilisation en sursis, c’est un vase clos, un peuple qui se referme sur et sous lui-même ne laissant comme seul moyen d’accès qu’un puits étroit prêt à se refermer. C’est une architecture totale impalpable, un abri antiatomique devenu tombeau d’une population entière.

L’énergie universelle
Dessin
75 x 105 cm
2014

Il se mêle dans ce dessin, volcan et réacteur nucléaire, deux vecteurs d’énergies hors normes. La fission nucléaire du réacteur donne naissance au magma en fusion du volcan. L’ensemble est représenté dans une perspective vue en coupe afin de pouvoir observer le cœur du processus, de la formation de l’énergie brute à la propulsion du magma à travers la croûte terrestre, à la manière d’un plan technique.

Photographies:
© Les Ateliers Vortex, 2015