CONVERSATION entre Antoine Nessi et Robert Kosmann

Samedi 19 juin 2021


CONVERSATION

entre Antoine Nessi et Robert Kosmann
Samedi 19 juin 2021

Exposition HYPERCONTRÔLE


Robert Kosmann

Entré chez Renault en 1973 comme fraiseur, il milite à la CGT. Licencié après la fermeture de l’usine de Saint-Ouen, après une période de chômage et de précarité, il s’inscrit à l’université Paris 8, il est ensuite salarié de l’administration des impôts et syndicaliste à l’Union syndicale Solidaires. Retraité, il se consacre à la réalisation de biographies ouvrières pour le Dictionnaire Maitron, en même temps qu’il publie plusieurs articles sur la «perruque».

Cette conversation fut l’occasion pour l’artiste et son invité d’aborder notamment le sujet de la «perruque». La « perruque » consiste en l’utilisation de matériaux et d’outils par un travailleur, pendant et sur le lieu de travail, dans le but de fabriquer un objet en dehors de la production normale de l’entreprise. À la suite de ce moment, un verre à été offert au public, afin de laisser la possibilité à chacun·e de prolonger la discussion de manière informelle.

Antoine Nessi

Antoine Nessi est né en 1985. Diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, il a d’abord étudié à l’École nationale supérieure d’Art de Dijon puis à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris.

Il a notamment exposé à l’École d’architecture de Paris – la Villette, l’atelier Chiffoniers à Dijon, le Wonder à Bagnolet et dans de nombreux lieux d’exposition à l’étranger (Bruxelles, Glasgow, Montréal…). À l’automne 2020, son travail a été présenté dans le cadre de Manifesta 13 Marseille.

« Dans mon travail de sculpteur je m’intéresse aux formes productives, c’est à dire les outils et les machines qui produisent ce qui nous nourrit, nous équipent… À travers cela, c’est le rapport au corps qui m’intéresse ; le corps qui mange, qui travaille, qui dort, etc. J’aimerais qu’il soit le sujet de la sculpture, et à travers cela, j’aimerais que les œuvres dialoguent avec le corps du regardeur. En partant du postulat que ce que nous fabriquons nous fabrique en retour, j’imagine des usines et des lieux de production dont le produit final est l’être humain.

[…] Je m’inspire des formes et des techniques que je trouve dans le monde de l’industrie et du travail pour élaborer une production fictionnelle. Mes installations font souvent référence à des lieux de travail ou d’activité qui sont transformés en des espaces sculpturaux et statiques.

Ce qui m’ intéresse, c’est ce moment où des problèmes formels de la sculpture résonnent avec des problématiques liées à la société et ses travers. Dans cette “zone” qu’est le white cube, j’aimerais que se superpose une forme de narration dystopique à une critique sociale. J’essaie de trouver dans le réel des éléments banals avec lesquels je “bricole” des récits de science-fiction. J’imagine des commandes fictives dont je deviens l’ouvrier, comme un double du travailleur réel, dont la production, plus organique et corporelle aurait pour fonction d’exprimer la face sombre de la technique et du progrès. »


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CONVERSATION entre Mona Rocher & Michel Hindenoch

Samedi 24 avril 2021


CONVERSATION

entre Mona Rocher & Michel Hindenoch Samedi 24 avril 2021

Exposition LA VEILLÉE


Michel Hindenoch

Conteur fascinant chez qui la parole trouve un écho à ses accompagnements à la cithare hongroise, à la flûte de Pan et au percutube. Après des études d’arts plastiques aux Beaux-Arts de Nancy et une dizaine d’années de recherches et d’aventures au sein du mouvement folk dans années soixante-dix, comme chanteur et instrumentiste, il découvre le conte et est conquis. Depuis 1982, il a entrepris de raconter des fables, des contes, des mythes, et la musique et les images ne l’ont plus quitté.

La conversation entre Mona Rocher et le conteur Michel Hindenoch s’est tenue aujourd’hui aux Ateliers Vortex, marquant la fin de l’exposition « La Veillée ». Merci beaucoup à tous deux!

Cette belle rencontre entre les deux artistes fit l’objet d’une captation audio par l’équipe de Radio Dijon Campus.

Mona Rocher

Née en 1995 à Valence, vit et travaille à Dijon. « Bien que plastique, le travail de Mona Rocher se situe à l’articulation des deux pôles de la performativité : le langage et le corps. La dimension verbale de son travail réside dans le recueil de témoignages, l’écriture de dialogues ou de fragments poétiques au sein desquels le mot équivaut à l’action, plus qu’il ne la décrit ; tandis que le corps est présent en creux dans des scénographies épurées et modulables, qui empruntent leurs codes au théâtre. On pourrait définir ses œuvres comme des dispositifs d’énonciation et d’action qui ouvrent sur des espaces potentiels, prêts à être investis. Mona Rocher compte en effet sur l’intervention de comédiens et plus encore sur la participation du public pour les activer. Elle élabore pour cela une dramaturgie de l’absence, traduite dans des formes élémentaires et neutres, à rebours de tout effet spectaculaire ou esthétisant. Jamais closes sur elles-mêmes, ni réellement achevées, ses installations et sculptures semblent au contraire rejouer la scène d’une expérience esthétique naissante, au moment où les matériaux, l’intention de l’artiste et les projections du public organisent leur rencontre.

Ses œuvres plastiques sont motivées par la question de réduire l’acte de création à son minimum signifiant. […] Assemblée selon des règles d’accointance formelle ou d’équilibre de la composition, et surtout par jeu, chaque sculpture performe un geste archaïque, dans une certaine mesure proto-artistique, qui compte moins sur la virtuosité technique que sur le seul désir de s’exprimer et d’élaborer des formes.

[…] La concision et la neutralité formelles de la pièce ouvrent à la possibilité d’un investissement pluriel, l’œuvre étant toujours rejouée, redéfinie, requestionnée par ceux qui l’activent. Cherchant à répondre aux « Comment commencer ? » ou « Combien est assez ? », Mona Rocher éprouve ainsi la création à sa racine, là où l’art est encore un jeu.. »

Florian Gaité, chercheur en philosophie et critique d’art


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Photographies : © Vincent Arbelet, 2021

CONVERSATION entre Maude Maris & Germaine Depierre

Samedi 21 novembre 2020


CONVERSATION

entre Maude Maris et Germaine Depierre Samedi 21 novembre 2020

Exposition CARNAIRE


Germaine Depierre

Autodidacte en anthropologie, elle est devenue au fil des années, une spécialiste unanimement reconnue de la crémation humaine et une chercheuse intégrée à l’UMR ARTeHIS de Dijon.
On peut la qualifier d’archéo-thanatologue. Profession désignant l’étude des différents aspects biologiques, sociologiques et culturels de la mort dans les sociétés antiques ou préhistoriques.
En collaboration avec Claude Mordant, elle publie en 2005 « Les pratiques funéraires à l’âge de bronze en France ».
La conversation s’est déroulée dans les studios de Radio Dijon Campus.
Elle fut l’occasion pour l’artiste et l’archéo-thanatologue d’aborder la question de la matérialité du corps défunt et sa perception au sein de différentes civilisations.
Maude Maris
Les travaux de Maude Maris sont très souvent en lien avec le lieu où ils sont réalisés. L’artiste, tout en suivant un protocole bien défini, aborde sans cesse de nouveaux centres d’intérêts, explore de nouvelles thématiques. Elle construit autour d’une image, d’un motif, une série de tableaux que des objets à l’apparence banale lui permettront de reconstituer sur le principe du « carambolage » par association de formes, de couleurs ou d’idées. Un travail, entre peinture et sculpture, qui ne cesse de surprendre.
« L’exposition « Carnaire » regroupe un ensemble de tableaux conçus autour d’une dichotomie : la représentation d’un corps fragmenté mais incarné, et le reflet de ce même corps visible dans son intégralité mais privé de sa matière. Deux visions des choses se retrouvent alors figurées dans un même espace, le fragment et le tout, le matériel et l’immatériel.
Ces corps représentés évoquent tout autant l’humain que l’animal. Ils sont le résultat d’un procédé de fabrication qui précède la peinture, ce sont de petits objets moulés en plâtre puis photographiés.
Sur le tableau, ayant perdu toute indication de taille, ils deviennent des sortes d’objets embaumés, pétrifiés, des corps chargés de l’histoire que le spectateur veut bien projeter sur leur image.
Les questions qui traversent son travail rejoignent l’archéologie et l’anthropologie, notamment dans le domaine des rites funéraires : la représentation du défunt, la métamorphose de son corps, sa sacralisation. »
Maude Maris

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Photographies : © Cécilia Philippe

CONVERSATION entre Violaine Lochu & Marie Lisel

Vendredi 4 octobre 2019

 
 

CONVERSATION

entre Violaine Lochu & Marie Lisel
Vendredi 4 octobre 2019

Exposition SIGNAL MOUVEMENT


Marie Lisel

Maître Praticienne en hypnose éricksonienne, exploratrice, créatrice.

Cette conversation fut l’occasion pour l’artiste et l’hypnothérapeute d’aborder différents sujets qui les animent. À la suite de ce moment, un verre à été offert au public, afin de laisser la possibilité à chacun·e de prolonger la discussion de manière informelle.

Cet évènement est la troisième proposition d’une série de discussions qui visent à porter un regard nouveau sur la pratique des artistes et leurs questionnements. Notre volonté est de susciter des rencontres entre des professionnels de différents domaines et permettre à tous les publics de partager leurs réflexions, leurs savoirs et leurs interrogations.

> Violaine Lochu <

Le travail de Violaine Lochu est une exploration du langage et de la voix.

Dans ses performances, vidéos, pièces radiophoniques, Violaine Lochu croise ses propres recherches vocales avec une relecture libre de différentes traditions écrites ou orales (mythes, contes, chansons populaires…), des réflexions théoriques (nourries de psychanalyse, de linguistique, de sociologie…), et un matériau sonore recueilli lors des nombreuses rencontres auxquelles sa pratique donne lieu. La performance créée pour le projet Mémoire Palace par exemple, est une ré-interprétation des paroles des 200 personnes de tous horizons rencontrés durant les 3 mois de sa résidence au Centre d’art le 116 (Montreuil). A chacune de ses interventions, Violaine Lochu explore tout le spectre et toutes les possibilités esthétiques de sa voix, y compris les plus inattendues, pour tenter de l’emmener vers un au-delà du dicible.


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CONVERSATION entre Laurent Tixador & Marielle Bourdot

Samedi 15 juin 2019

 
 

CONVERSATION

entre Laurent Tixador & Marielle Bourdot
Samedi 15 juin 2019

Exposition VEOACRF / TERETXIN
En partenariat avec Interface


Marielle Bourdot

Née en 1966, vit et travaille à Dijon. Diplomée de l’École Supérieure d’art de Dijon. Son parcours est nourri d’une pratique artistique militante. Enseignante à l’Université de Bourgogne, sa recherche s’oriente vers les dynamiques créatives associées aux luttes et leur impact environnemental et sociétal. 

Ce moment privilégié fut l’occasion d’explorer la pratique artistique de Laurent Tixador et de se questionner sur différents sujets comme le statut de l’oeuvre d’art face aux problématiques écologiques, la création par réappropriation, l’autonomisation citoyenne, les possibilités d’intervention des artistes dans les ZAD, etc.

 Laurent Tixador 

Né en 1965, vit et travaille à Nantes. Diplomé de l’École Supérieure d’art du Nord-Pas-de-Calais, sa pratique artistique se concentre principalement sur l’expérimentation de son environnement. L’artiste s’attache à travailler dans une économie de récupération, jouant avec le matériau qu’il trouve in situ.


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CONVERSATION entre Nicolas Daubanes & Françoise Le Corre

Samedi 27 avril 2019

 
 

CONVERSATION

entre Nicolas Daubanes & Françoise Le Corre
Samedi 27 avril 2019

Exposition LE HASARD VAINCU


Françoise Le Corre

Née en 1959 à Quimper, vit et travaille à Dijon.
Elle aborde le domaine des arts, par une formation universitaire pluridisciplinaire à Paris I Panthéon-Sorbonne, en arts plastiques puis histoire de l’art: enseignements de Daniel Arasse, Dominique Château, Michel Journiac, Jean-Michel Palmier, Denys Riout… puis en conservation-restauration d’œuvres peintes. Elle termine ce cycle d’études en Italie, à Rome et à Florence auprès de Sergio Taiti et Paola Bracco (opificio delle pietre dure).
Son exercice professionnel relève de la conservation-restauration d’œuvres peintes pour les collections publiques.
Elle forme des étudiants et accueille des projets pédagogiques avec des scolaires.
Elle propose également des interventions sur l’art contemporain à l’université pour tous de Dijon (UTB).

Cette conversation fut la première d’une longue lignée. Elle fut l’occasion d’aborder de multiples sujets. À la suite de ce moment, un verre à été offert au public, afin de laisser la possibilité à chacun·e de prolonger la discussion de manière informelle.

Nicolas Daubanes

« J’investis des questions essentielles : la vie, la mort, la condition humaine et les formes sociales qui les façonnent. Dans mes derniers travaux, la vitesse, la fragilité, la porosité, l’aspect fantomal des images et des matières, transmettent la pression du passé au croisement de ce qui va advenir. Mon travail s’inscrit dans la durée, il dessine un chemin, une trajectoire qui tend vers la recherche de la liberté, du dégagement de la contrainte. Je tâche d’expérimenter l’intensité et la rigueur, je joue avec le danger, mental, visuel, physique, pour renforcer l’énergie créatrice et en transmettre la force. Je suis conduit par mon histoire, mes propres questions existentielles et par le choix d’une adéquation permanente et subtile entre forme et contenu.

Par exemple : le silicone, celui-là même qui habituellement est utilisé pour restaurer les bâtiments patrimoniaux, transposé, permet de créer un nouvel espace qui induit visuellement la disparition du mur d’origine et suggère une possible échappatoire (Série des Membranes). De cette façon, mue et peau s’introduisent dans mon propos. La limaille de fer, utilisée dans les dessins, renvoie aux barreaux des prisons, mais aussi aux limes qui permettent l’évasion. Cette matière fine et dangereuse pour l’oeil se dépose par aimantation tandis que le moindre souffle peut faire disparaitre le dessin. Ce qui apparaît est fragile, il faut en prendre soin et savoir que tout est éphémère. Le béton chargé de sucre, inspiré du geste vain des résistants pendant la seconde guerre mondiale, corrobore le caractère fugitif, temporaire des objets produits dans mon travail.

Il s’agit de voir avant la chute, avant la ruine, l’élan vital. »


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