SURPRISE PARTY

samedi 24 septembre 2022

 

SURPRISE PARTY – 10 ANS !

Événement
samedi 24 septembre 2022

> Sabotage <
> Nicolas Thirion <
> Émile Omar <
> Alcor<
> Chéri Chérie <
> Why Note • Ici l’Onde <
> Zutique productions <

 
 
Avec les surprises de :

 

– SÉLECTA SABOTAGE –
 
Sabotage est animé, depuis sa création en 2003, par la volonté de défendre les musiques actuelles indépendantes. Collectif d’artistes à ses débuts, la structure s’est rapidement consacrée à l’organisation de concerts à Dijon et du festival MV.
Ça mitraille sec, édition spéciale Vortex « J’ai dix ans » : mauvais goût assumé et gestes techniques de haute volée ou comment les zigues de Sabotage tentent de manière peu orthodoxe un passement de jambes impossible entre Cheba Yamina, The Cramps et Paolo Conte. Un maraboutage en règle des Ateliers vortex.

– PERFORMANCE AU MAGNÉTONIUM – NICOLAS THIRION –
 
« Les choses de la vie, les trompettes de la mort »
Production Why Note . Ici l’onde
 
Le magnétonium est un dispositif hybride entre un instrument de musique et un système de diffusion sonore (un acousmonium, orchestre de haut-parleurs), constitué de huit à douze magnétophones portables avec variateurs de vitesse. Une sélection préalable de cassettes de musiques, de voix, de bruitages, de sons… des loop-tapes et différents objets sonores – mini synthés, métronomes, boites à musique. Des microphones qui se promènent sur et autour des magnétophones pour une amplification spatialisée. Des pédales d’effets. Le magnétonium permet de réaliser des performances lives, composées ou improvisées, à mi-chemin entre DJing lo-fi et performance de musique concrète/électronique live. Nicolas Thirion utilise toutes les ressources et les modes de jeux des magnétophones (variations de vitesse et de hauteur, avance et retour rapides, cuts, filtrages…) et des microphones (distance/volumes, jeux de stéréo…). Les choses de la vie, les trompettes de la mort est une première pièce sonore en cinq parties, pour laquelle Nicolas Thirion s’entoure d’invités de marque comme Phil Collins, John Cage, le bio-énergéticien Désiré Merrien ou encore Jean-Paul II.

– SET TROPICAL – EMILE OMAR –
 
Zutique Productions
 
Ex-programmateur musical de Radio Nova, Emile Omar partage désormais son temps entre son groupe Roseaux, son label Fanon Records, le conseil et l’habillage sonore pour des lieux et le deejaying. Aux platines, par sa collection unique de vinyles, ses compilations et sa soirée Tropical Discoteq depuis plus de 10 ans. Il incarne une des références de la musique Afro-Antillaise d’hier à aujourd’hui en France. Passionné de musique, issu de l’école Nova, il a profité du 1er confinement pour créer sa propre web radio 100 % musicale : Milo Radio, composée d’une flotte de près de 7 000 titres tous azimuts. Une véritable odyssée dans les époques et les styles… Émile Omar est un chercheur d’or, un dénicheur de nouveautés, de pépites oubliées… classiques, instantanés…
 
– ALCOR (N’EST PAS UN DJ) –
 
En décembre 1982, lors de son premier DJ set, il arrive à caler L’aventura de Stone & Charden avec Beat It de Michael Jackson ; de là s’ensuivra une carrière que nous connaissons tous. À Vortex, il est le fidèle pousseur de disques lors des « Apéro Multiples » et il viendra fêter cet évènement avec un set dont lui-même ignore encore tout.
 
– CHÉRI CHÉRIE –
 
Aurore-Caroline Marty et Romuald Jandolo
 
Entre le ravissement des contes de fée et l’oratorio des soap-opéras, Chéri Chérie est à l’image du couple immobilisé dans son auto tamponneuse se galochant au milieu des sunlights et de la musique racoleuse.
Rien ne compte autour d’eux, tout dure.
Dans cette archéologie de la fête et du spectacle, le duo déploie son énergie métamorphe dans un monde ténébreux et flamboyant, grotesque et héroïque, divin et profane construisant peu à peu la scène hallucinée.
L’amour, qui rend certains aveugles, ouvre ici par le collectif Chéri Chérie la perception d’un autre monde, celui de tous les possibles.


> Événement facebook <


Photographies: © Les Ateliers Vortex, 2022

Conception graphique: © Atelier Tout va bien

CONVERSATION entre Sarah del Pino & Angelika Rosa

Samedi 20 novembre 2021


CONVERSATION

entre Sarah del Pino & Angelika Rosa
Samedi 20 novembre 2021

Exposition ACIDE


Angelika Rosa

Chercheuse en sciences de la Terre, spécialiste du phénomène de formation planétaire. Les recherches qu’elle mène au sein du CNRS se dirigent vers une meilleure compréhension des cycles des éléments globaux et des processus géodynamiques qui se déroulent dans les profondeurs de l’intérieur de notre planète.

Cette conversation fut l’occasion pour l’artiste et la scientifique d’aborder le sujet de l’amiante, objet d’un projet au long cours de Sarah Del Pino. À la suite de ce moment, un verre à été offert au public, afin de laisser la possibilité à chacun·e de prolonger la discussion de manière informelle.

Sarah del Pino

Depuis trois ans, l’artiste développe une production vidéo liée à la question de l’amiante, film qui « raconte le cycle d’une roche et les histoires des hommes et des femmes qu’elle croise sur son passage ». Pour la première fois dans l’exposition « Acide », elle introduit le matériau sous une forme physique à travers la présence de Cofalit, déchet minéral rendu inerte par vitrification, dont la noirceur brillante n’est pas sans rappeler l’aspect de l’obsidienne. Parallèlement, elle poursuit des travaux liant arts pictural et vidéographique, desquels résulte le développement d’un procédé de diffraction cinétique. Jouant de l’iridescence d’une peinture métallique appliquée à même le mur, elle projette des images mouvantes tirées de son film pour créer un effet d’illusion lumineuse aux propriétés chatoyantes.


> Accédez à la conversation <

Lien vers exposition <


CONVERSATION entre Cédric Esturillo & Stephen Salter

Samedi 2 octobre 2021


CONVERSATION

entre Cédric Esturillo & Stephen Salter

Samedi 2 octobre 2021

Exposition PROSPECTIVE PARESSEUSE


Stephen Salter

Spécialiste en médiévalisme.

Cette conversation fut l’occasion pour l’artiste et le médiéviste d’aborder différents sujets autour notamment de la science-fiction. À la suite de ce moment, un verre à été offert au public, afin de laisser la possibilité à chacun·e de prolonger la discussion de manière informelle.

Cédric Esturillo

Né en 1988, il vit et travaille à Lyon. S’inscrivant dans le cadre de la Résidence Vortex, la production de Cédric Esturillo prend corps à travers un environnement immersif à la dimension sanctuarisée. Sa pratique est marquée par une intrication de références multiples, témoins de son intérêt pour des sujets composites. Dans son projet, il mêle ainsi des influences historiques, artistiques et littéraires diverses,– de l’Antiquité à la Science-Fiction, de l’esthétique baroque à celle des 1990’s, de Serge Brussolo à Shin’ya Tsukamoto. Il se plaît également à jouer avec les rapports d’échelle et l’usage des matériaux, combinant bois, céramique, terre et fer. Le fruit de ces deux mois de résidence promet donc aux visiteurs une expérience inédite de l’espace d’exposition des Ateliers Vortex.


> Accédez à la conversation <

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Photographies : © Siouzie Albiach, 2021

RENCONTRE Extra Résidence à l’Hôtel des Ducs

Samedi 17 juin 2022


RENCONTRE

entre l’artiste Coline Jourdan, la direction de l’entreprise SMT Rotarex, les salariés et Maud Dégruel À l’Hotel des Ducs Samedi 17 juin 2022

Exposition SUBLIMATION


Cette rencontre rassemble l’artiste Coline Jourdan, la direction de l’entreprise SMT Rotarex, les salariés et Maud Dégruel, chercheuse en Philosophie à l’Université de Bourgogne sur la question de l’expérience esthétique au travail.

Cette rencontre a fait suite à la résidence de l’artiste au sein de l’entreprise dans le cadre d’Extra Résidence. Cette édition s’inscrit dans le cadre du dispositif « Art et mondes du travail » financé par le ministère de la Culture.

> Coline Jourdan <


Lien vers l’exposition <


Crédits photographiques : © Les Ateliers Vortex, 2022

ART FAIR // DIJON

30 septembre — 2 octobre 2022


ART FAIR // DIJON
Exposition hors-les-murs
Dijon
30 septembre – 2 octobre 2022

> Cédric Esturillo <
> Marion Lemaître <
> Violaine Lochu <
> Mazaccio & Drowilal<
>Flora Moscovici <
> Diego Movilla <
> Sarah del Pino <
> Mona Rocher <
> Théophile Sartori <

Les Ateliers Vortex présentent une sélection de sérigraphies à l’occasion de la Dijon Art Fair 2022. Une manière de promouvoir un lieu d’exposition, mais aussi et surtout, un lieu de production d’Art Contemporain.

À l’occasion de chaque exposition, les artistes sont amenés à concevoir et produire une oeuvre de sérigraphie originale éditée à 40 exemplaires, avec l’aide de Sarah Roussel, sérigraphe.


> Boutique en ligne <


Crédits photographiques: © Les Ateliers Vortex, 2022

CONVERSATION entre Mona Rocher & Michel Hindenoch

Samedi 24 avril 2021


CONVERSATION

entre Mona Rocher & Michel Hindenoch Samedi 24 avril 2021

Exposition LA VEILLÉE


Michel Hindenoch

Conteur fascinant chez qui la parole trouve un écho à ses accompagnements à la cithare hongroise, à la flûte de Pan et au percutube. Après des études d’arts plastiques aux Beaux-Arts de Nancy et une dizaine d’années de recherches et d’aventures au sein du mouvement folk dans années soixante-dix, comme chanteur et instrumentiste, il découvre le conte et est conquis. Depuis 1982, il a entrepris de raconter des fables, des contes, des mythes, et la musique et les images ne l’ont plus quitté.

La conversation entre Mona Rocher et le conteur Michel Hindenoch s’est tenue aujourd’hui aux Ateliers Vortex, marquant la fin de l’exposition « La Veillée ». Merci beaucoup à tous deux!

Cette belle rencontre entre les deux artistes fit l’objet d’une captation audio par l’équipe de Radio Dijon Campus.

Mona Rocher

Née en 1995 à Valence, vit et travaille à Dijon. « Bien que plastique, le travail de Mona Rocher se situe à l’articulation des deux pôles de la performativité : le langage et le corps. La dimension verbale de son travail réside dans le recueil de témoignages, l’écriture de dialogues ou de fragments poétiques au sein desquels le mot équivaut à l’action, plus qu’il ne la décrit ; tandis que le corps est présent en creux dans des scénographies épurées et modulables, qui empruntent leurs codes au théâtre. On pourrait définir ses œuvres comme des dispositifs d’énonciation et d’action qui ouvrent sur des espaces potentiels, prêts à être investis. Mona Rocher compte en effet sur l’intervention de comédiens et plus encore sur la participation du public pour les activer. Elle élabore pour cela une dramaturgie de l’absence, traduite dans des formes élémentaires et neutres, à rebours de tout effet spectaculaire ou esthétisant. Jamais closes sur elles-mêmes, ni réellement achevées, ses installations et sculptures semblent au contraire rejouer la scène d’une expérience esthétique naissante, au moment où les matériaux, l’intention de l’artiste et les projections du public organisent leur rencontre.

Ses œuvres plastiques sont motivées par la question de réduire l’acte de création à son minimum signifiant. […] Assemblée selon des règles d’accointance formelle ou d’équilibre de la composition, et surtout par jeu, chaque sculpture performe un geste archaïque, dans une certaine mesure proto-artistique, qui compte moins sur la virtuosité technique que sur le seul désir de s’exprimer et d’élaborer des formes.

[…] La concision et la neutralité formelles de la pièce ouvrent à la possibilité d’un investissement pluriel, l’œuvre étant toujours rejouée, redéfinie, requestionnée par ceux qui l’activent. Cherchant à répondre aux « Comment commencer ? » ou « Combien est assez ? », Mona Rocher éprouve ainsi la création à sa racine, là où l’art est encore un jeu.. »

Florian Gaité, chercheur en philosophie et critique d’art


> Accédez à la conversation <

> Lien vers l’exposition <


Photographies : © Vincent Arbelet, 2021

PERFORMANCE – RUN

samedi 17 septembre 2022


RUN

Performance
samedi 17 septembre 2022

Dans le cadre des Journée Européennes du Patrimoine 2022

> Nicolas Virey <
 
 
Performance sonore, Nicolas Virey, vielle et Émilie Labrégère, course à pied

Avec le soutien de Why Note • Ici l’Onde

 
« Run » est une performance de trente minutes entre un vielliste et une runneuse qui se joue de ses pas de course pour créer des sons, des rythmes en dialogue avec le joueur de vielle. La vielle est d’abord un instrument médiéval, traditionnel et populaire qui appelle à la danse. Ici, elle invite à la course par une proposition sonore débridée. La vielle est trafiquée, ou plutôt augmentée, donnant lieu à des registres sonores qui dépassent ceux qu’on lui connaît habituellement. La vielle est connue pour ce son « bourdon », elle habite l’espace, oriente le sens, tantôt sombre, tantôt lumineux et donne ainsi la couleur à la course.
 
La runneuse s’engage alors dans une course sonore et percussive, sondant l’imaginaire de celui qui regarde. Son rythme, lent, rapide, saccadé, sur le sable, dans la neige, dans l’escalier, sur un trottoir, dans la forêt, en proie à la fuite, surprise par un retard, dans l’exercice de l’ascension d’un mont, sont autant d’images à explorer. La runneuse évolue sur un socle carré d’un mètre, en surplace, à des rythmes différents, dans des ambiances diverses et avec des chaussures qu’elle changera progressivement, outils d’expériences sonores également : courir en talons aiguilles ne produit pas la même chose qu’en baskets ou en Moon Boots !
 
 

> Événement Facebook des Journées du Patrimoine <


Photographies: © Why Note • Ici l’Onde, 2022

HISTOIRES DE DIJON ET DE BOURGOGNE

9 septembre – 5 novembre 2022


HISTOIRES DE DIJON ET DE BOURGOGNE

Exposition
Du 9 septembre au 5 novembre 2022

Emma Riviera <

Emma Riviera est née en 1995 à Paris. Elle vit et travaille entre Marseille, Arles et Paris. Après une licence en cinéma, elle intègre l’École supérieure de photographie d’Arles en 2017. C’est grâce à cette double approche, entre cinéma et photographie, que son travail assume une force narrative particulière. L’image, bien que statique, ne l’est jamais vraiment, en donnant lieu à des séries qui se conçoivent toujours comme des explorations, des périples, des récits envoûtants aussi mouvementés et captivants que des documentaires.

Les histoires se construisent autour de la rencontre. Rencontre de l’autre, rencontre du spectateur, rencontre d’un territoire : l’altérité est au coeur de la démarche, dans une époque où la photographie est bien souvent tournée vers le “soi”.
Emma Riviera voyage dans les communes françaises que l’actualité néglige : de l’ambiance un peu surréelle de Fos-sur-Mer aux habitants de Niort avec leurs histoires fascinantes, en passant par les “sorcières”, les marginaux, les vagabonds, celles et ceux qui sont sortis d’un tissu social excluant.
Ce sont des modes de vie autres qu’urbains qui attirent l’objectif de la photographe. Éminemment sociale, tout en restant résolument poétique, la photographie d’Emma Riviera tisse un lien entre des vies éloignées.
Le processus de monstration est, lui aussi, voué au partage : lors de moments d’échange avec le public, la photographe raconte des souvenirs et des anecdotes.

Le style est spontané, au plus près de ses sujets et du réel. Sans fioritures, et pourtant rempli de délicatesse et d’attention envers celles et ceux qui acceptent de se dévoiler. Une photographie qui privilégie la simplicité, autant dans les moyens déployés que dans l’approche des sujets. Les clichés sont tendres, comme ces photos de famille où les grands-parents, avec leurs rides magnifiques, semblent surpris par le flash un peu trop fort. Ils affichent souvent des sourires timides et pourtant fiers, solennels et pourtant ironiques… ils ont tous la classe dans ces photographies intimistes aux couleurs saturées.
Dans son processus, Emma Riviera fait le choix du soin, de l’échange, et parfois même de la vulnérabilité et du grotesque. Ces récits sont ceux d’une exploration à la frontière entre la norme et la marge.

Résidente à la Villa Pérochon en septembre 2021, elle a entamé une pérégrination à travers des villes françaises en commençant par Niort. Elle transforme alors sa résidence dans le Marais Poitevin en virée touristique, en tirant le portrait des habitants et en les accompagnant de cartes postales qui retranscrivent leurs histoires. Un homme dangereux, un sex-shop poussiéreux, une légende locale.
Mais aussi de la station spatiale Mir, un gosse avec son chiot, une foire de tracteurs qui ressemble aux États-Unis. On plonge dans les chroniques de Niort comme dans un roman contemplatif, parsemé de mystère et enveloppé dans un silence surréel et parfois franchement drôle.

À l’été 2022, Emma Riviera poursuit sa résidence aux Ateliers Vortex à Dijon. C’est ici qu’elle continue son enquête photographique.
L’ambiance se fait plus sombre que lors du précédent voyage à Niort : nous sommes enveloppés dans une atmosphère qui côtoie l’étrange. Histoires de Dijon et de Bourgogne retranscrit l’ambiance envoûtante du Morvan. C’est dans cette région naturelle que s’est concentré le travail d’Emma Riviera, happée par les paysages vigoureux et enveloppants.
Pendant cette résidence, la photographe a arpenté les alentours de Dijon, à la rencontre de personnages et de lieux aux allures de Twin Peaks. Pascal, ancien cheminot et photographe, fasciné par la “poésie ferroviaire”, a parcouru la Bourgogne en long et en large. Il évoque la nuit où il a dû faire face au premier accident sur les rails, mais aussi la fois où il a rencontré un énigmatique chasseur de vipères… On croise ensuite René, l’aubergiste fan de Mitterrand (on découvrira que beaucoup de Morvandiaux sont fans de l’ancien Président, qui fut député non loin d’ici), qui a racheté l’intérieur d’un pub en style anglais pour décorer son auberge en hommage aux années qu’il a passées à Londres. Janine, qui connaît le Morvan comme ses poches, est gardienne de son histoire particulière… et de la recette d’un dessert rare, le crapiaux.
Entre maisons qui prennent feu, le retour du lynx, les champs de sapins de Noël et bien d’autres histoires, on pénètre dans un récit aux airs de réalisme magique sud américain. Le tout, au cœur d’une canicule omniprésente, étourdissante, irréelle.

Costanza Spina
Septembre 2022


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Photographies : © Siouzie Albiach, 2022

IN TWO V

19 janvier —
10 février 2024

 

TENTATIVES DE SAUVETAGE

« On ne peut naturellement déplorer que ce qui manque, ce qui a disparu – et dont nous est parvenu un quelconque vestige, un signe, parfois à peine plus qu’une rumeur, une trace à moitié effacée, les répercussions d’un écho ».

Judith Schalansky, Inventaire de choses perdues,
Ypsilon Éditeur, Paris, 2023, p. 17.

 

Emilie Soumba et Louis Simonnet sont tous·tes deux diplômé.es de l’Isba de Besançon, la première en juin 2022, le second l’année d’après. Leur travail ne s’était pas rencontré dans les espaces de l’école. Pourtant, il y a un effet d’évidence dans le dialogue proposé par les deux artistes aux Ateliers Vortex, affirmant par là, le propre même de l’évidence, à savoir qu’elle est le fruit d’un travail, d’une recherche, d’une construction.

L’exposition devient ainsi le lieu où se révèlent les lignes partagées du travail de chacun.e , autour

du geste de glaner dans le réel, ce qui n’a pas, peu ou plus de valeur, aux yeux des individus, des entreprises, de la société ;

du souci de la valorisation de ces choses (par la peinture, par la couleur, par l’ornementation, par le soin et l’attention qui leur sont accordés,…) ;

de la fabrique de paysages.

Comme un préambule, la juxtaposition d’une peinture de Louis Simonnet et d’une sculpture d’Emilie Soumba, en bas des escaliers qui conduisent à l’espace d’exposition, énonce ce qui les rassemble et ce qui les distingue. Elle pose également la proposition, joueuse, des deux artistes qui ont choisi, le temps de l’exposition, de créer des complémentarités entre leurs oeuvres : la sculpture de la série En passant d’Emilie Soumba pouvant presque s’insérer ou être issue des espaces de la toile présents en réserve dans le feuillage de l’arbre peint par Louis Simonnet, Sureau. Les médiums de prédilection de chaque artiste y sont également annoncés.

Mais si ce premier point de vue nous confronte, de près, à un paysage arboré et à un corps organico-artificiel, l’exposition ouvre des horizons plus vastes, entre ciel et mer, où les corps se sont, pour l’essentiel, éloignés ou absentés.

Entre ciel et mer

Une toile de parapente tombée du ciel prend des allures de canoé dégonflé.

Posée au sol, cette toile fuchsia teinte l’espace de l’exposition, réfléchit ses lumières, organise sa circulation, ménage des points de vue, pose le décor.

L’exposition en effet semble composer un paysage où s’affirment, distinctement, dans les toiles de Louis Simonnet, des représentations d’étendues lointaines, de mers, de cieux, que les sculptures d’Emilie Soumba réfléchissent et prolongent, parce qu’elles s’y trouvent associées.

Ainsi, face à la peinture Horizon représentant la lune sur toile bleue, les reliefs de la sculpture ronde en polypropylène de la série des Extractions liquides se transforment en cratères, et les couleurs noire, argentée et bleue nuit se révèlent cosmiques. De même, devant la bâche bleue du Rêve d’été, Instinct grégaire prend les allures d’un banc de poissons en mouvement. Il s’agit pourtant de purges de machines industrielles de production de contenants en plastique, aux formes aléatoires, que l’artiste a récupérées puis repeintes, choisissant des couleurs vives et contrastées, bleu, jaune, rose, non imitatives, qui maintiennent, jusque dans leurs titres, l’ambiguïté de leur provenance, de leur forme et de leur destination. Une des forces du travail d’Emilie Soumba réside d’ailleurs dans la dimension suggestive et métamorphique de ses oeuvres.

Il ne s’agit donc pas de déterminer ou d’imposer un sens de lecture à ses sculptures. Et pourtant, ici, les paysages maritimes et célestes, comme les images potentielles de lune et de poissons qui planent et flottent dans l’espace, renforcent l’intention qui préside au travail des deux artistes : présenter, en plein naufrage, leurs tentatives de sauvetage des choses perdues.

Choses perdues

Les deux artistes partagent en effet un souci profond pour les rebuts de la société : ces objets et matières perdu.es, oublié.es, souvent rejeté.es ou sur le point d’être jeté.es, déclassé.es, sur lesquelles on aurait même jamais porté un regard, parfois encore tombé.es du ciel.

Il en est ainsi de l’ensemble des toiles utilisées par Louis Simonnet comme supports à ses peintures : de la toile de parasol recouverte de lichens au fil des saisons passées en extérieur, qui donne lieu à Horizon ; de la toile de lin utilisée pour éteindre un départ de feu dans un champ (Feux) : de la toile de parapente, utilisée, comme un ready-made, pour refléter l’espace en fuchsia (Nova) ; des toiles achetées en seconde main, des bâches, utilisées pour peindre… Chaque fois, les formats, textures, couleurs et histoires de ces fonds engagent la teneur des gestes, plus ou moins discrets, que propose le peintre sur la toile. Parfois, ces gestes consistent simplement à enchâsser la toile, à la tendre, à la détendre. D’autres fois à y peindre une figure, une lune, un nageur,…. affirmant le potentiel pictural du support qui, par ce simple ajout, devient mer ou ciel nocturne. Parfois, c’est le titre seulement, qui nous rappelle l’origine du support. D’autres fois encore, l’artiste recouvre la toile, en prenant soin de laisser quelques réserves, quelques espaces vierges, devenant des lieux de projection pour l’imagination.

Souvent, ces ajouts et réserves perturbent les illusions de profondeurs avec laquelle jouent le peintre et la peinture.

Souvent, ces ajouts et réserves jouent sur le sens de lecture du travail, comme avec Feux, sur laquelle Louis Simonnet a superposé à la suie, des empreintes de confettis, collées puis décollées de la toile, pour évoquer la nature duale du feu, à la fois festive, chaleureuse, et dangereuse et dévastatrice.

Devant ce feu, de sécheresse et d’artifice, se trouve Macadam Tripode d’Emilie Soumba :  barrière de chantier éventrée, à la peau noire et à la chair rouge, agrémentée d’autres objets en plastiques et de bijoux, trouvés par l’artiste sur le chemin entre son atelier et son domicile. Cette pièce, comme l’ensemble des sculptures et reliefs de l’artiste, témoigne de l’attention qu’elle prête aux objets déchus et abandonnés dans l’espace urbain. Confrontant et assemblant les restes abimés aux souvenirs perdus, Emilie Soumba ornemente ses pièces et y apporte une certaine familiarité qui nous permet de nous en rapprocher, physiquement et émotionnellement.       

Tentatives de sauvetage

Derrière le parapente échoué, Cric, crac, bzz,… reste, comme une amphore, un vestige archéologique venu d’un temps et d’un espace lointains, d’une civilisation passée. Il s’agit pourtant de l’assemblage d’un ballon de basket, d’une cruche en faïence et de câbles d’écouteurs trouvés, eux aussi, sur le chemin quotidien de l’artiste. Archéologie de notre époque, il flotte dans l’espace, témoignant d’une présence humaine absentée.

En regard, le nageur, dans l’immensité bleue du Rêve d’été, lève le bras, nageant le crawl ou appelant à l’aide, rappelant que la mer, si elle est un lieu de plaisir pour les un.es, est celui de la fuite et de la tragédie pour d’autres.   

À l’heure où la loi immigration vient d’être votée, les tentatives de sauvetage métaphoriques et sensibles que mènent Emilie Soumba et Louis Simonnet m’apparaissent comme un écho à l’urgence à déployer, à l’échelle de la France, de l’Europe, dans les rues, en pleine mer, auprès de celles et de ceux que notre société rejette et abandonne.

Claire Kueny,  décembre 2023

 


EXPOSITION DE LOUIS SIMONNET & ÉMILIE SOUMBA

 » HORIZONS LIQUIDES « 

PERFORMANCE LIVE DE DEEAT PALACE

Exposition 19 janvier – 10 février 2024

> Émilie Soumba<

> Louis Simonnet <

La pièce sonore a fait l’objet d’une captation, diffusée ultérieurement sur Youtube et accessible sur les réseaux des Ateliers Vortex et d’Ici l’Onde.

 


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Crédits photographiques : © Pauline Rosen Cros, 2024

IN TWO IV

20 janvier —
18 février 2023


EXPOSITION D’ÉLODIE ARMATA & ALETHIA LECOQ DIAZ

CONCERT DE NINA GARCIA

Exposition 20 janvier – 18 février 2023

> Élodie Armata <

> Alethia Lecoq Diaz <

La pièce sonore a fait l’objet d’une captation, diffusée ultérieurement sur Youtube et accessible sur les réseaux des Ateliers Vortex et d’Ici l’Onde.

Une vision objective, c’est un regard qui se porte exclusivement sur les objets. Il n’en est pas question ici. C’est bien le vivant qui se présente à nous. Une structure de métal, évoquant une forme organique, repose sur un cercle jaune. Une pierre est couverte de perles de rocailles qui dégoulinent au sol, de ce socle pousse une enfilade de bouteilles en plastique, rappelant la forme d’une plante qui aurait trouvé les ressources dans la terre aride pour se hisser vers les hauteurs et grandir. Ces bouteilles sont généralement utilisées au Mexique pour protéger les extrémités des fers à béton, dans les maisons dont les étages supérieurs restent à construire. 

Une liane en mousse rose fluo, prenant la forme d’un tissage de fleurs, est suspendue devant un aplat bleu cobalt. On retrouvera cette forme rose dans certaines toiles d’Élodie Armata, comme si le volume de l’une allait cheminer dans les pièces de l’autre. Cette idée de balade, d’errance et de marche est un point de départ au travail des deux artistes. Un point de départ déjà en mouvement, visible dans les pièces, où les formes sont dynamiques. On s’étonnerait à peine de les voir bouger. 

La nature et l’artificiel ont une voix commune dans le travail d’Alethia Lecoq-Diaz. Les éléments créent de nouveaux paysages, avec des lignes de mire à suivre pour se perdre. Ces éléments sont récoltés dans les villes, en parcourant leurs marges et leurs failles, en y découvrant des possibles. « Façonnés d’un va-et-vient entre la France et le Mexique, ces nouveaux paysages mélangent leurs architectures, mais aussi leurs rouages, leurs fonctionnements explicites ou cachés, tant économiques qu’humains. » 

Quand Élodie Armata part en balade, de ces errances, elle collecte des éléments visuels dont elle s’empare pour les simplifier à l’extrême. Elle les traduit par un langage formel qui lui est propre, où les phénomènes apparaissent dans ce qu’ils ont d’essentiel. L’essentiel est-il la nature d’une chose dont on aurait enlevé le superflu et le contexte ? Ou au contraire, le contexte et le superflu sont-ils constitutifs de toute chose ? 

Au préalable conçues de manière numérique, Élodie Armata passe ensuite à la peinture acrylique, à la bombe et au bâton d’huile pour réaliser ses toiles. Plus qu’un brouillon préparatoire numérique, ce processus créatif nous parle du rapport que nous avons à l’image digitale et physique. Ses toiles forment ainsi une œuvre hybride, dont émanent avec la même intensité pixels et pigments. À mi-chemin entre l’abstraction et la figuration, l’important ici n’est pas de reconnaître et de nommer ce que nous voyons, mais de sentir la familiarité de ce qui se présente à nous, sans pour autant saisir tout ce qui est invoqué. 

Au-delà d’une vision polarisée de notre réalité, Élodie Armata et Alethia Lecoq-Diaz nous offrent une lecture sur les entre-deux du réel, où les détails comptent. Elles nous donnent à lire une vision particulière du monde, vivante et saturée. Un monde constitué d’infime et d’immense. C’est dans les interstices qu’elles y trouvent leur langage.

Marion Mucciante, 2023


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> Performance Vernissage IN TWO IV <


Crédits photographiques : © Siouzie Albiach, 2023