EXPOSITION D’ÉLODIE ARMATA & ALETHIA LECOQ DIAZ
CONCERT DE NINA GARCIA
Exposition 20 janvier – 18 février 2023
> Élodie Armata <
La pièce sonore a fait l’objet d’une captation, diffusée ultérieurement sur Youtube et accessible sur les réseaux des Ateliers Vortex et d’Ici l’Onde.
Une vision objective, c’est un regard qui se porte exclusivement sur les objets. Il n’en est pas question ici. C’est bien le vivant qui se présente à nous. Une structure de métal, évoquant une forme organique, repose sur un cercle jaune. Une pierre est couverte de perles de rocailles qui dégoulinent au sol, de ce socle pousse une enfilade de bouteilles en plastique, rappelant la forme d’une plante qui aurait trouvé les ressources dans la terre aride pour se hisser vers les hauteurs et grandir. Ces bouteilles sont généralement utilisées au Mexique pour protéger les extrémités des fers à béton, dans les maisons dont les étages supérieurs restent à construire.
Une liane en mousse rose fluo, prenant la forme d’un tissage de fleurs, est suspendue devant un aplat bleu cobalt. On retrouvera cette forme rose dans certaines toiles d’Élodie Armata, comme si le volume de l’une allait cheminer dans les pièces de l’autre. Cette idée de balade, d’errance et de marche est un point de départ au travail des deux artistes. Un point de départ déjà en mouvement, visible dans les pièces, où les formes sont dynamiques. On s’étonnerait à peine de les voir bouger.
La nature et l’artificiel ont une voix commune dans le travail d’Alethia Lecoq-Diaz. Les éléments créent de nouveaux paysages, avec des lignes de mire à suivre pour se perdre. Ces éléments sont récoltés dans les villes, en parcourant leurs marges et leurs failles, en y découvrant des possibles. « Façonnés d’un va-et-vient entre la France et le Mexique, ces nouveaux paysages mélangent leurs architectures, mais aussi leurs rouages, leurs fonctionnements explicites ou cachés, tant économiques qu’humains. »
Quand Élodie Armata part en balade, de ces errances, elle collecte des éléments visuels dont elle s’empare pour les simplifier à l’extrême. Elle les traduit par un langage formel qui lui est propre, où les phénomènes apparaissent dans ce qu’ils ont d’essentiel. L’essentiel est-il la nature d’une chose dont on aurait enlevé le superflu et le contexte ? Ou au contraire, le contexte et le superflu sont-ils constitutifs de toute chose ?
Au préalable conçues de manière numérique, Élodie Armata passe ensuite à la peinture acrylique, à la bombe et au bâton d’huile pour réaliser ses toiles. Plus qu’un brouillon préparatoire numérique, ce processus créatif nous parle du rapport que nous avons à l’image digitale et physique. Ses toiles forment ainsi une œuvre hybride, dont émanent avec la même intensité pixels et pigments. À mi-chemin entre l’abstraction et la figuration, l’important ici n’est pas de reconnaître et de nommer ce que nous voyons, mais de sentir la familiarité de ce qui se présente à nous, sans pour autant saisir tout ce qui est invoqué.
Au-delà d’une vision polarisée de notre réalité, Élodie Armata et Alethia Lecoq-Diaz nous offrent une lecture sur les entre-deux du réel, où les détails comptent. Elles nous donnent à lire une vision particulière du monde, vivante et saturée. Un monde constitué d’infime et d’immense. C’est dans les interstices qu’elles y trouvent leur langage.
Marion Mucciante, 2023
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> Performance Vernissage IN TWO IV <
Crédits photographiques : © Siouzie Albiach, 2023