PRIX IMPRESSION
PHOTOGRAPHIQUE IX

Exposition hors-les-murs
Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône
22 février — 18 mai 2025

> Prune Phi<

Dans la même logique que le dispositif de production de multiples d’artistes, Les Ateliers Vortex ont proposé pour la neuvième fois une bourse de production photographique destinée à soutenir la jeune création contemporaine. Pour l’édition 2024, Les Ateliers Vortex et le musée Nicéphore Niépce ont primé le projet photographique « Bottoms up» de l’artiste Prune Phi.

Cette démarche, soutenue par la Région Bourgogne-Franche-Comté dans le cadre de sa politique de soutien aux arts plastiques, porte un regard particulièrement attentif sur la valorisation de jeunes artistes et plus particulièrement en matière de création photographique contemporaine.

Depuis 2016, la remise de cette récompense est également portée par le musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône qui propose l’accompagnement technique de ses équipes, un accès inédit au musée ainsi que l’exposition de l’œuvre récompensée au sein de ses collections pour une durée de trois mois.

Afin de déployer son projet et de préparer son accrochage, Prune Phi a bénéficié d’un temps de recherche de trois jours au sein du musée Nicéphore Niépce fin 2024 et d’un accès à ses collections ainsi qu’à son laboratoire technique.


Née en 1991 à Paris, Prune Phi vit et travaille à Marseille. À la suite d’études en Arts Plastiques et d’un Master en Création Artistique, Théorie et Médiation, elle réalise une résidence d’un an au Birmingham Institute of Art and Design au Royaume-Uni puis intègre l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles dont elle est diplômée en 2018. Prune Phi a eu l’occasion d’exposer à la biennale contemporaine de Nîmes en 2024 et au Festival du Jeu de Paume «Paysages mouvants» à Paris en 2025. Elle est actuellement résidente à Artagon à Marseille. Dans un travail mixant formes, objets et photographies, Prune Phi explore les traces, les points d’ancrage, les lacunes de ce qui fait mémoire. L’interpénétration de souvenirs individuels et collectifs, de photographies de famille, d’imagerie officielle et d’objets exotisants devenus ordinaires, matérialise la complexité d’un récit de l’immigration vietnamienne.

«Bottoms up» est une installation composée d’étagères, d’un vaisselier, de verres à saké, d’images personnelles et d’archives collectées au Musée Nicéphore abordant l’invisibilisation des corps et des récits liés aux diasporas vietnamiennes dans le sud de la France. «La Rizière était le nom du restaurant de mes grands-parents dans l’Aude. Je me souviens des bols en porcelaine aux motifs bleus reposaient sur les tables, l’odeur chaleureuse du riz cuit se mêlait à la nausée des haleines imprégnées de saké. Là, le riz est consommé non seulement comme aliment, mais aussi comme objet de fétichisation et de rituel. Les plats sont associés à de l’alcool de riz, servi dans des verres à saké ornés d’images kitsch de corps asiatiques cachés — reflétant le regard occidental tout en déformant leur signification culturelle.  Pendant ma résidence, j’ai exploré les archives liées aux origines des rizières en France, le rôle des travailleurs forcés indochinois dans l’introduction de la riziculture lors de la seconde guerre mondiale en France. La recherche m’emmène plus loin, je m’intéresse aussi à ce qui fait échos : les plats à base de riz et l’alcool de riz, les croyances liées à cette céréale, les écosystèmes aquatiques de la rizière et à leurs organismes vivants, ainsi qu’aux représentations des hommes et femmes asiatiques vues d’un point de vue occidentalisé. Je collecte des verres à saké que je répare en remplaçant les images de nu·es par les images collectées. Ces verres réparés deviennent des témoins résistants, reflétant une mémoire recomposée qui interroge l’effacement des corps et des récits. »

— Prune Phi


> Article du musée Nicéphore Niépce  <


Prune Phi, «Bottoms up», photographie numérique ,2025

Iconographie / collections musée Nicéphore Niépce.

http://prunephi.com/

© musée Nicéphore Niépce & © Ville de Chalon-sur-Saône / Christelle Ferreira